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JO : Johanne Defay brise le rêve de Carissa Moore et file en demies

Impressionnante de technique et de détermination, la Réunionnaise, tombeuse de Vahine Fierro en huitième, s’est qualifiée pour les demi-finales des JO où elle affrontera la numéro 2 mondiale Caroline Marks. Elle écarte au passage la Hawaiienne Carissa Moore, multiple championne du monde et tenante du titre olympique, qui avait tout misé sur ces JO pour sa fin de carrière.

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Johanne Defay n’avait jamais connu de jours aussi heureux au PK0. La multiple vainqueur d’étape WSL, de Cloudbreak au Surf Ranch en passant par le Portugal cette année, a, inexplicablement, toujours buté sur le tableau de repêchage à Tahiti. Ce jeudi, l’heure était à la revanche : dans un Teahupo’o beaucoup moins impressionnant qu’à l’accoutumée, la Réunionnaise s’est offerte deux des grandes favorites de la compétition. Et s’est qualifiée pour les demi-finales, à quelques vagues d’une médaille olympique.

La reine de la manœuvre

Un succès qui doit forcément passer par quelques rêves brisés. Celui de Vahine Fierro, portée par tout le fenua, mais remuée dans des tubes « compliqués » ce matin. Puis celui de Carissa Moore cet après-midi. La Hawaiienne, quintuple championne du monde, et qui cumule 12 podiums de fin de saison en Championship Tour, avait jusque-là bénéficié d’un tableau abordable. Contre la numéro 1 Française, qu’elle fréquente depuis longtemps en WSL, elle n’a jamais réussi à prendre la main sur la série.

Comme le matin même, le heat n’a pas offert beaucoup d’opportunité de tubes, obligeant les surfeuses à se concentrer sur leurs manoeuvres. Et comme le matin même, Johanne Defay a déroulé, jusqu’au bout de chaque vague, des gammes pointilleuses et engagées, quitte à régulièrement flirter avec le récif. La team France a bien retenu son souffle, sur un tube de fin de heat, dans lequel Moore est entrée comme une bombe… mais dont elle n’est jamais sortie. 10.34 contre 6.50, pas de débat possible.

Fin de carrière gâchée

Après les larmes de déception de Vahine Fierro et celles, de joie, de Kauli Vaast, c’est donc cette légende de la WSL, référence mondiale du surf féminin depuis près de 15 ans, qui éclate donc en sanglots sur le sable et devant les caméras de la pointe Fare Mahora. La quintuple championne du monde – elle l’était devenue pour la première fois en 2010, à tout juste 18 ans -, et qui n’est passée à côté du titre WSL, ces dernières années, qu’à cause du nouveau système de « finales » couperet, défendait son titre olympique, glané au Japon voilà trois ans. Et c’est peu de dire qu’un nouveau sacre lui tenait à cœur : en retrait du CT cette année – elle n’a participé qu’à l’étape de Pipeline et à la Tahiti Pro – la trentenaire a annoncé dès le mois de janvier, qu’elle se retirait de la « vie compétitive » après le rendez-vous olympique. L’objectif était donc clair : finir en beauté, et en gloire nationale, avec une nouvelle médaille d’or autour du cou, avant de se consacrer à sa famille. Un rêve brisé, donc, par la technique imperturbable de Johanne Defay.

« Avec Carissa, on a souvent logé ensemble, c’est une de mes meilleures amies sur le tour. On parle souvent de l’après, et de pleins d’autres choses. Et c’est une redoutable compétitrice, mais peut-être le fait d’avoir fait un peu moins de compétition cette année, c’était un peu plus dur pour elle », note la Réunionnaise. De la compassion, de l’amitié, mais pas question de se gâcher le plaisir : battre « la meilleure surfeuse du monde » aux JO, c’est une performance : « honnêtement, je suis super contente. »

Dernier carré, sans pression

Johanne Defay affrontera une autre pointure de la WSL en demi-finale : Caroline Marks, n°2 mondiale et tombeuse de Tyler Wright. L’autre demie opposera la plus Américaine des Brésiliennes, Tatiana Weston Webb, royale depuis le début de la compétition, à l’actuelle numéro 3 du classement WSL, la Costaricaine Brisa Hennessy, qui avait battu Johanne Defay au premier tour. La dernière Française du tableau, qui n’a jamais caché son appréhension à Teahupo’o, avance sereine : la pression, elle l’a évacuée « au début de compétition ».

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