ACTUS LOCALESPOLITIQUE Journée explosive à l’assemblée Vaite Urarii Pambrun 2018-03-08 08 Mar 2018 Vaite Urarii Pambrun © Nicolas Perez La journée de jeudi à l’assemblée a été marquée par la mobilisation de l’intersyndicale et des grévistes à Tarahoi, par l’envahissement de l’hémicycle et par les discussions tardives parfois houleuses entre les syndicats et le gouvernement et sa majorité Tapura. Récit d’une journée qui va évidemment marquer la campagne des territoriales. © Nicolas Perez Après leur marche de la matinée, les 4 000 manifestants se sont installés jeudi midi à Tarahoi pendant que les élus ont débuté leur séance sans examiner immédiatement le projet de réforme des retraites du gouvernement. A midi, le président Edouard Fritch a pris la parole pour annoncer en séance « trois propositions » à l’adresse directe de l’intersyndicale. Deux étaient déjà connues : le « vœu » pour la cotisation des élus à la Caisse de prévoyance sociale (CPS) pour leurs retraites et l’amendement de la majorité pour revenir sur les départs à la retraite pour travaux pénibles. La troisième proposition était la surprise du jour. Edouard Fritch a annoncé qu’il reculait sur l’âge légal de départ à la retraite, en le maintenant à 60 ans. Charge au comité d’orientation et de suivi des retraites de proposer des modifications ultérieures. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/03/1-fritch-propositions.mp3 © Nicolas Perez Des propositions qui n’ont pas satisfait les manifestants qui ont investi en nombre le hall de l’assemblée pour clamer leur demande de retrait du texte. Les esprits se sont échauffés et la séance a été suspendue dans une agitation assez maîtrisée. Un rendez-vous a alors été donné à l’intersyndicale pour rencontrer les deux présidents du Pays et de l’assemblée à 13h30. Mais à l’heure dite, ce sont le ministre de la Santé et le directeur de l’Agence de régulation sanitaire et sociale (Arass), Jacques Raynal et Pierre Frébault, qui se sont présentés aux syndicalistes. L’intersyndicale a alors claqué la porte et pris la direction de l’hémicycle fermé à clé où se trouvait le président du Pays, le reste du gouvernement et les représentants. La scène la plus forte de la journée s’est alors mise en place vers 15 heures. Les grévistes ont fait le forcing sur l’une des portes de l’hémicycle pour entrer en séance. Les portes ont été retenues quelques minutes par les policiers de la DSP à l’extérieur et les vigiles de l’assemblée à l’intérieur. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/03/2-son-ambiance-porte-cassee.mp3 Sous la pression des manifestants, les portes ont volé en éclat et une centaine de manifestants a pénétré à l’intérieur de l’hémicycle. Une vingtaines de « ninjas » de la DSP s’est alors placée entre les manifestants et les élus qui ont quitté leurs fauteuils abasourdis. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/03/3-nicole-abasourdie.mp3 © Nicolas Perez Devant la situation très tendue, le président du Pays, Edouard Fritch, celui de l’assemblée, Marcel Tuihani, trois représentants des groupes à l’assemblée et le leader du Tavini sont entrés en discussion avec les leaders de l’intersyndicale. Un statu quo s’est ensuite installé. Les élus sont restés dans la salle devant des manifestants qui invectivaient la majorité et le gouvernement, demandant le retrait du texte. Vers 17h30, la réunion a pris fin. Le gouvernement et sa majorité sont partis à la présidence réunir un comité de majorité pour établir une position commune. Et l’intersyndicale s’est installée dans l’assemblée pour attendre leur réponse, comme l’explique Angelo Frébault de la CSTP-FO. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/03/4-angelo-sortie-reunion-fritch-tuihani.mp3 © Nicolas Perez A 20h45, le gouvernement et sa majorité ont tenu une conférence de presse à la présidence. Edouard Fritch a rappelé ses « concessions » du jour envers l’intersyndicale et jugé « inadmissible » les évènements de l’après-midi à l’assemblée. Son vice-président, Teva Rohfristch, a été plus virulent à l’égard des manifestants, estimant que les élus avaient été « séquestrés » et qualifiant les méthodes employées de quasi « terroristes ». Sans affirmer qu’il maintenait ou retirait son texte, Edouard Fritch a renvoyé le président de l’assemblée à ses « responsabilités », indiquant que les élus ne pouvaient reprendre les débats avant le retour de davantage de sérénité à Tarahoi. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/03/5-fritch-conf-presse.mp3 A l’assemblée, l’intersyndicale a bondi après avoir entendu les déclarations du président et de son vice-président. Décidant immédiatement de marcher sur la présidence. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/03/6-mahinui-temarii-vers-presidence.mp3 © Nicolas Perez Près de 400 manifestants se sont alors rassemblés à 22 heures devant les grilles de la présidence, avenue Pouvanaa. Une délégation de douze leaders syndicaux a alors été reçue par la sénatrice et représentante Lana Tetuanui, le vice-président de l’assemblée, René Temeharo, et le ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu. Au bout de deux heures de réunion, les leaders syndicaux sont ressortis plutôt satisfaits de leur réunion. Ils ont affirmé avoir été entendus par leurs interlocuteur et avoir obtenu un rendez-vous pour vendredi matin à 10 heures pour « signer un accord ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/03/7-patrick-taaroa-reponse-favorable.mp3 © Nicolas Perez Selon les syndicats, les représentants de la majorité ont donné des « garanties sérieuses » permettant d’envisager un retrait du projet de réforme des retraites dès vendredi matin. D’ici là, la grève a été maintenue. Toujours selon les syndicats, elle sera levée dès le retrait du texte vendredi matin. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)