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Journée mondiale du Cocotier : portes ouvertes à l’Huilerie de Tahiti

L’Huilerie de Tahiti ouvrait au grand public les portes de ses locaux de Motu Uta, vendredi. L’occasion pour la société de rappeler son importance dans la transformation et la valorisation du coprah en huile.  Pour les curieux, c’était la possibilité de découvrir les différentes étapes de fabrication et de profiter d’une visite du site réalisée par un des salariés.

L’Huilerie de Tahiti est établie dans ses locaux depuis 1967. La société sous tutelle du Fenua est composée de 31 salariés. Les équipes de production sont organisées en 3×8, 6 jours sur 7. Jusqu’à 80 tonnes de coprah peuvent être traitées par jour. Un kilo de coprah se transformera pour 60% en huile et 40% en cette matière solide appelée tourteau de coprah.

Les mandataires locaux valident les quantités chargées ainsi que la qualité du coprah avant le chargement dans les îles. À l’arrivée sur le site de production, un contrôle qualité et des tests en laboratoire permettent de confirmer les informations des mandataires. « Ce double contrôle est une nécessité pour nous afin de garantir la qualité de notre huile », dit le P-dg de l’Huilerie, Henri Leduc,

Le coprah vient principalement des Tuamotu (68%) et des Îles-Sous-Le-Vent (20%). La grande différence se situe entre le coprah de corail issu des cocotiers des atolls et le coprah montagne qui vient des îles hautes. Le monoï exigeant l’utilisation exclusive de coprah de corail, une double production est donc organisée pour qu’à aucun moment les deux types d’huiles ne puissent être confondus ou mélangés.

©OK/Radio1

Une culture fortement subventionnée

Selon l’IEOM, en 2021 la Polynésie a produit 9 700 tonnes de coprah. 75% de la production de l’usine part à l’exportation. Que ce soit l’huile brute ou les tourteaux de coprah, c’est un apport modeste pour la balance économique polynésienne : 906 millions de Fcfp en 2021. Mais près une envolée durant la crise Covid, les cours mondiaux sont orientés à la baisse depuis mars 2022.

La coprahculture polynésienne est fortement subventionnée, à raison de 2,2 milliards de Fcfp par an. Via l’Huilerie, le Pays achète le coprah aux producteurs, et en mars dernier le gouvernement a revalorisé le tarif payé aux coprahculteurs de 140 à 145 Fcfp/kg. C’est deux fois le cours mondial, le prix à payer pour maintenir les populations dans les îles, même le nombre de personnes qui vivent de cette activité n’est pas fermement établi – les estimations vont de 2 000 à 8 000.

Les tourteaux de coprah servent à l’alimentation des animaux d’élevage. L’huile quant à elle peut servir à la fois à l’alimentation et à la cosmétique.  6 000 tonnes d’huile brute sont envoyées à Dunkerque pour être raffinées. Localement, entre 380 et 500 tonnes d’huile raffinée sont achetées par les producteurs de Monoï de Tahiti.

Une production qui se modernise

Une chaufferie écologique et un groupe électrogène fonctionnant à l’huile brute de coprah ont été installés afin de réduire l’impact de la production sur le climat.  De plus, le parc des machines utilisées étant assez vieillissant, une modernisation est en cours.  De nouveaux outils de production sont arrivés pour compléter ou remplacer des pièces plus anciennes.

Le rapport de la mission d’information de l’assemblée de la Polynésie française  portant sur le dispositif de soutien aux prix du coprah, publié en 2021, préconise une réforme en profondeur, notamment par une meilleure organisation de la filière, et une diversification des activités à plus forte valeur ajoutée.

 

 

 

 

 

 

 

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