Lundi matin doit s’ouvrir aux assises le procès assez particulier d’une jeune femme renvoyée devant la justice pour « menace ou intimidation ». L’accusée est poursuivie pour avoir incité une victime de viol à se rétracter.

C’est un procès particulier à plusieurs égards qui va conclure lundi matin la troisième session annuelle des assises du palais de justice de Papeete. Premièrement en raison des faits reprochés eux-mêmes. La jeune femme qui doit comparaître est accusée d’avoir incité une jeune fille violée par son père à se rétracter avec quatre autres complices. Le père a déjà été condamné à 8 ans de prison en 2014 et les quatre complices à des peines de 6 mois à un an de sursis pour « menace ou intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter ». Deuxièmement parce que la jeune fille comparaîtra seule à la barre. Ses quatre complices avaient été jugés lors du procès aux assises, mais elle avait bénéficié d’une « disjonction » pour raison médicale. En d’autres termes, la jeune femme n’était pas en mesure d’être jugée en même temps que tous les autres protagonistes du dossier. Troisièmement, il s’agit d’un simple délit qui sera pourtant jugé devant une cour d’assises. Pourquoi ? Parce que le fait principal, le viol de la victime, relevait des assises et que tous les délits qui y sont rattachés doivent être jugés devant la même juridiction. Seule différence avec un procès habituel aux assises, il n’y aura pas de jurés mais trois juges professionnels comme pour un procès en correctionnelle.