C’est une saga judiciaire de près de 14 ans qui vient de se terminer. Conformément à un accord conclu avec la justice américaine, le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a été libéré et vient de rentrer en Australie. Il était poursuivi pour avoir rendu publics plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines depuis 2010.
Informaticien et cybermilitant australien, Julien Assange était inculpé d’espionnage par les États-Unis depuis 2010. Le fondateur de WikiLeaks avait rendu public plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, dénonçant les crimes de guerre commis par les États-Unis et leurs alliés en Irak et en Afghanistan. Chelsea Manning qui était sa complice et à l’origine de la fuite massive de documents, avait été condamnée en août 2013 à 35 ans de prison par la cour martiale. Barack Obama, le président américain, avait commué sa peine en 7 années de prison. Julian Assange a d’abord été en liberté surveillée, puis s’est réfugié pendant sept années à l’ambassade d’Équateur à Londres avant d’être arrêté en 2019 par la police britannique et incarcéré en attendant la l’extradition demandée par les États-Unis. Il encourait en théorie jusqu’à 175 ans de prison.
Après de nombreux appels à abandonner les charges contre lui, un accord a finalement été trouvé avec la justice américaine : il devait reconnaitre sa participation à « un complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale » et être définitivement libéré des charges pesant contre lui. L’accord de « plaider coupable » devait encore être validé par un juge mercredi. C’est au tribunal fédéral américain de Saipan aux îles Mariannes que l’audience a eu lieu. Ce tribunal a été choisi car Julian Assange avait refusé d’aller sur le continent américain, et les Mariannes sont proches de l’Australie. Il a bel et bien été condamné à 62 mois de prison, déjà effectués par sa détention provisoire à Londres. Julian Assange est donc ressorti libre et a regagné l’Australie dans la foulée. Il est arrivé mercredi soir à Canberra. Selon des journalistes sur place, l’homme a levé le poing en sortant de l’avion puis rejoint rapidement sa femme et son père. Durant une conférence de presse, sa femme a expliqué qu’il avait besoin de temps pour récupérer. C’est une saga judiciaire de près de 14 ans qui s’achève.