Un jeune homme âgé de 23 ans était poursuivi pour violence avec menace d’une arme sur sa mère et sa sœur. Il s’est expliqué ce lundi, en présence d’un interprète, sur les faits qui se sont déroulés en mai dernier à Tubuai.
Une audience qui sort de l’ordinaire. Après plusieurs renvois, un sourd-muet de Tubuai poursuivi pour violence avec menace d’une arme a été jugé ce lundi. En mai dernier, il avait brandi un coupe-coupe devant sa mère, sa sœur, en présence d’une enfant de 2 ans. Selon les témoignages, le jeune homme souffrant d’une pathologie antisociale était en « crise ». Quelques minutes avant les faits, il avait été réveillé en sursaut par des coups sur la porte de sa maison située à seulement quelques pas de celle du reste de la famille. Avec l’aide d’un interprète que le tribunal a d’ailleurs eu du mal à trouver, il a expliqué qu’il s’y était rendu, non pas pour menacer ou faire du mal, mais avec l’intention de trouver ceux qui l’avaient réveillé « juste pour discuter ».
Des témoignages qui divergent
Sa sœur, au contraire, affirme que le jeune homme était énervé et qu’il « gesticulait dans tous les sens ». Elle explique également avoir eu l’impression qu’il voulait lui couper les jambes et précise que la lame du coupe-coupe était passée à deux centimètres de la gorge de sa fille. Une version qui n’est pas tout à fait identique à celle de la mère qui avoue qu’il était bien en crise mais « pas menaçant ». Interrogé à plusieurs reprises par la présidente du tribunal, notamment sur la raison de la présence d’une arme dans cette « discussion », le prévenu n’a pas été en capacité de répondre. Déjà condamnée à trois reprises pour des faits de violences, la dernière à l’encontre de son beau-père, il avait interdiction de se rendre au domicile de sa mère. Il était aussi sous le coup d’une obligation de soin qu’il ne respectait plus depuis son retour sur l’île des Australes quelques semaines auparavant.
« La détention doit compter double »
Dans sa plaidoirie son avocate est revenue sur les difficultés rencontrées par le prévenu depuis son enfance. Un parcours semé d’embûches avec, en plus d’un quotidien rythmé « de violences intrafamiliales », le manque de suivi par une structure spécialisée. Selon elle, pour son client qui ne peut pas se faire comprendre en milieu carcéral, la « détention doit compter double ». Elle a ainsi demandé au tribunal de prononcer « une peine appropriée ». Le procureur avait requis 8 mois de prison, il a finalement été condamné à 4 mois ferme avec maintien en détention. Une peine qui devrait s’accompagner d’une mise sous protection.