Radio1 Tahiti

Justice : condamnée pour ne pas avoir nourri ses chiens

L’association « Alliance pour le respect et la protection des animaux » avait porté plainte contre une trentenaire de Paea, chez qui deux chiens en état de malnutrition avaient été retrouvés en juin dernier. La propriétaire, qui disait les avoir recueillis dans cet état, a été condamnée pour maltraitance animale à une amende de 30 000 francs et à 40 000 francs de dommages-intérêts à l’association, qui dit en avoir dépensé 670 000 en frais de vétérinaire et de garde.

Maltraitance animale à la barre du tribunal de police de Papeete ce jeudi matin. L’affaire opposait « Alliance pour le respect et la protection des animaux » à une trentenaire poursuivie pour « mauvais traitements infligés à un animal domestique ». Les faits remontent à juin dernier. Lors d’une balade à Paea, une randonneuse aperçoit dans une propriété deux chiens d’une extrême maigreur attachés et sans nourriture. Choquée, elle se tourne vers la gendarmerie et c’est l’alliance associative qui prend le relais. La plainte est prise au sérieux par les forces de l’ordre qui se rendent sur place et constatent la présence de deux chiens. Ils sont conduits chez le vétérinaire qui décèle chez eux un défaut de nutrition sévère, mais aucune maltraitance physique. La propriétaire, qui vit dans la précarité, a expliqué les avoirs recueillis dans cet état et affirme leur donner des croquettes matin et soir. « Voir ce genre de personne poursuivi aujourd’hui, c’est un peu regrettable, regrette son avocat Me Loyant. On aurait mieux fait de la sensibiliser peut-être ou de l’aider » .

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2023/04/CAUSE-ANIMAL.wav?_=1

À la barre, l’association demande de son côté une requalification des faits, trop graves pour ne mériter qu’une contravention et qui devraient selon elle être étudiés par le tribunal correctionnel, en tant que délit. Le collectif sollicite aussi que la propriétaire lui rembourse les frais de soins et de garde des chiens qui s’élèveraient, toujours selon l’association, à 670 000 francs. À la question « ce qui importe le plus c’est le dédommagement ? » posée par le ministère public, la représentante de l’association a répondu « non, c’est que l’animal soit en sécurité ». Le tribunal a finalement décidé de ne pas requalifier et la prévenue a donc été condamnée à une amende de 30 000 francs et à 40 000 de dommages et intérêts. La garde du chien – l’un des deux animaux est mort depuis le mois de juin – a été confiée à la SPAP.