ACTUS LOCALESJUSTICE Justice : un détenu implique sa femme dans un trafic de paka en prison Vaitiare Pereyre 2023-10-17 17 Oct 2023 Vaitiare Pereyre ©Pascal Bastianaggi Incarcéré depuis le début de l’année à Tatutu pour des faits d’inceste, le détenu profitait des passages de sa compagne au parloir pour se faire livrer des marchandises de l’extérieur. Il a été retrouvé le 11 octobre dernier avec 24 grammes de paka – pour sa « consommation personnelle », alors qu’il n’en fume pas. Trafic de stupéfiants à Tatutu. Ce lundi, trois personnes ont été entendues dans le cadre d’une énième affaire de trafic de cannabis au sein de la prison. C’est à l’occasion d’une fouille inopinée, le 11 octobre dernier, que 24 grammes de paka mais aussi 4 cartes Sim avaient été retrouvées dans la cellule de ce prisonnier, incarcéré depuis deux ans pour des faits d’inceste envers l’une de ses filles. L’enquête avait ensuite permis d’établir que c’est la mère de ses cinq enfants – enceinte de 4 mois aujourd’hui – qui avait fait passer la marchandise par le parloir. Selon sa femme, inconnue de la justice, c’est la sixième fois qu’elle s’adonnait à cette activité. Contactée par des inconnus Elle a expliqué au tribunal avoir accepté de le faire parce que son mari le lui a demandé, en insistant que c’était pour qu’elle et ses enfants ne manquent de rien. A chaque fois, elle était contactée par des inconnus qui lui remettaient les produits, la veille de ses visites à la prison. Dans le cadre de cette tentative-là, les relevés téléphoniques ont permis de remonter jusqu’à un ancien détenu désormais « intégré au système ». Ce dernier a expliqué qu’il avait été lui aussi approché par un homme qu’il ne connaissait pas, et qu’il avait accepté la mission parce qu’il avait peur. Selon lui cette personne lui aurait remis la somme de 50 000 francs : 20 000 francs pour se fournir en cannabis, 20 000 francs pour le travail effectué et 10 000 qu’il devait remettre à la femme du détenu. Une version effectivement identique à celle de la mère de famille qui a confié avoir reçu, sur toutes les transactions, seulement 30 000 francs. Interrogé sur ce qu’il avait prévu de faire du cannabis, le détenu est revenu sur ce qu’il avait indiqué dans le cadre de la procédure, en expliquant que c’était pour sa « consommation personnelle », alors qu’il n’en fume pas. Le ministère public a parlé d’une éventuelle pression qu’aurait subi le prévenu en prison. Il a ainsi requis un an de sursis à l’encontre de la mère de famille, 8 mois de prison ferme pour l’ancien détenu et une peine de 18 mois à l’encontre du prisonnier. Une peine trop importante selon son avocat qui parle d’un « quantum démesuré » pour une affaire qui est le reflet d’un « symptôme de pauvreté financière mais aussi intellectuelle. » Le tribunal a finalement condamné la prévenue à six mois de prison avec suris, tandis que le père de ses enfants à écopé de dix mois fermes supplémentaires. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)