Le tout nouveau Premier ministre canadien compte sur sa visite en France pour remettre le Canada sur la scène internationale.
Le contexte. Justin Trudeau prend mercredi les rênes du pouvoir canadien, avec comme premier objectif la restauration de l’image du Canada sur la scène internationale. Avec quatre déplacements en deux semaines, le point d’orgue sera la conférence sur le climat à Paris en décembre.
Un agenda très chargé. « Nous sommes de retour », avait lancé au monde Justin Trudeau au lendemain de son élection il y a tout juste deux semaines. Entre la mi-novembre et le tout début décembre, le nouveau Premier ministre Trudeau va rencontrer des dizaines de chefs d’Etat ou de gouvernement à l’occasion des sommets du G20 en Turquie, de l’Apec ( Asia-Pacific Economic Cooperation) aux Philippines, du Commonwealth à Malte et enfin à la conférence de l’ONU sur le climat à Paris (COP21). « A l’évidence, un grand nombre de défis attendent le nouveau gouvernement », note Carissima Mathen, professeur de droit à l’Université d’Ottawa.
Un gros enjeu à Paris. Le hasard du calendrier faisant bien les choses, c’est d’abord à l’étranger que Justin Trudeau va pouvoir imprimer son style et assurer ses partenaires d’une inflexion de la diplomatie canadienne, souvent décriée après une décennie de pouvoir conservateur.
Avec cet objectif en tête, c’est sans nul doute à Paris que Justin Trudeau peut réellement signer le retour du Canada au sein de la diplomatie et restaurer l’image d’un pays qui est sorti du protocole de Kyoto en 2011, sacrifiant au passage l’environnement sur l’autel du secteur pétrolier des sables bitumineux de l’Alberta (ouest).
Concilier économie et environnement. Tout au long de la campagne, Justin Trudeau a répété la nécessité de concilier la croissance économique et l’environnement, sans jamais s’avancer cependant sur des objectifs précis en termes de réduction des gaz à effet de serre (GES).
A Paris, il sera accompagné de la quasi-totalité des Premiers ministres des provinces car le réchauffement climatique est une affaire collective où chacune des dix provinces fixe ses objectifs dans une logique fédéraliste. « C’est un dossier difficile pour un pays comme le Canada qui est à la fois un important consommateur et un exportateur d’énergie », juge David Runnalls, expert sur le climat à l’Université d’Ottawa.
Les trois principales provinces, l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique, ont déjà pris des mesures sur la réduction des GES, avec pour les deux premières un marché du carbone avec la Californie, et pour la troisième la mise en place d’une taxe carbone.