Le président de la Polynésie, Edouard Fritch, et le président du conseil d’administration de Kai Hotu Rau, Willy Chung Sao ont signé vendredi la convention déterminant les modalités de versement d’une avance en compte courant de 70 millions de Fcfp. L’argent servira à financer les premiers investissements du Rungis local dont l’activité a repris cette semaine après de longues années en sommeil. Une bouffé d’air frais pour les acteurs du secteur primaire qui vont pouvoir écouler leur production.

L’ambiance était détendue vendredi matin à la présidence pour la signature de la convention venant acter le versement par le Pays de 70 millions de Fcfp à la centrale d’achat agricole Kai Hotu Rau. Autour de la table, le président de la Polynésie, Edouard Fritch, et le président du conseil d’administration de Kai Hotu Rau, Willy Chung Sao. Les deux hommes ont tenu à rappeler qu’il s’agissait bien d’une avance en compte-courant qui permettra de lancer l’activité et non pas d’une subvention. Il faudra donc la rembourser. Reste que cette signature marque le lancement de l’activité de Kai Hotu Rau après des années de mise en sommeil. « Un agriculteur n’est pas un commercial », a précisé Edouard Fritch pour qui le « réveil » du Rungis local s’inscrit dans le cadre de la politique agricole du Pays. Kai Hotu Rau permettra aux acteurs du secteur primaire, et plus particulièrement aux plus petits d’entre eux d’écouler leur production sur un plus vaste marché.

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Après un premier échec, la société créée en 2009 retrouve donc un nouveau souffle avec une nouvelle équipe à sa tête. Willy Chung Sao est confiant. L’échec de la précédente équipe s’explique par un problème d’approvisionnement qui n’est plus d’actualité. « Les agriculteurs et producteurs sont avec nous », lance-t-il. Pour l’heure, Kai Hotu Rau s’approvisionne chez une vingtaine d’entre eux. Un chiffre qui devrait rapidement monter. Le travail a d’ailleurs déjà commencé avec la livraison de quelques cantines scolaires. Autre solution apporté au précédent échec, l’ajout de service puisque la société se chargera, en plus de la collecte, du nettoyage, du calibrage et de la vente, de transformer les produits en cas de surproduction et, en conséquence, de permettre aux agriculteurs de continuer à vendre ce qui avant était impossible à écouler. Kai Hotu Rau doit également permettre aux particuliers de s’y retrouver, financièrement parlant, avec un effet de lissage des prix. Cela consiste pour la société à négocier un prix moyen annuel pour un produit donné et d’anticiper ainsi les périodes de surproduction ou de pénurie.

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Kai Hotu Rau invite les agriculteurs, et particulièrement ceux des îles, à se réunir sous forme de coopérative. La centrale d’achat viendra s’y approvisionner en matières premières. Le centre de commercialisation des produits agricoles de Polynésie française Kai Hotu Rau a de l’ambition. Le mois prochain, à l’occasion du Salon de l’agriculture, une équipe de la société partira visiter le marché de Rungis.