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Kanea, « l’école de la créativité numérique » prépare sa première rentrée

L’établissement situé dans les anciens locaux de la Diren à La Mission a ouvert ses portes ce vendredi. Une seule formation y est dispensée pour le moment : une licence informatique parcours jeu vidéo. Alors que l’école Poly 3D, elle aussi spécialisée dans le numérique et les jeux vidéos, a entamé sa fermeture, Kanea veut adopter une approche plus large de ces métiers. Au menu, programmation, codage, conception visuelle et sonore… « Tous les aspects de l’industrie culturelle et audiovisuelle » doivent être traités. Pour sa première rentrée, l’école accueillera dès lundi 37 élèves passionnés de numérique.

Programmation, codage, conception visuelle et sonore, game design ou encore level design… C’est ce qui attend les 37 étudiants de Kanea, l’école de créativité numérique qui a été inaugurée ce vendredi sur les hauteurs de la Mission. Cette première promotion « d’auditeurs et auditrices » locaux va se former pendant trois ans aux techniques de l’informatique, et plus spécialement celles ayant trait aux jeux vidéo. À la tête de cet établissement porté par le CNAM Polynésie, un certain Evans Bohl, « un Polynésien formateur certifié par Epic Games », le studio américain de jeux vidéo à l’origine du célèbre Fortnite.

Neuf formateurs polynésiens

Il sera épaulé par neuf formateurs – reconnus par l’École internationale des jeux et médias interactifs numériques – tous Polynésiens, et qui seront chargés d’enseigner le numérique et l’animation. « Il y aura aussi des unités d’enseignement sur l’écriture, parce qu’un jeu vidéo, ce n’est pas juste du jeu. C’est : comment est-ce qu’on crée un bon personnage, une bonne histoire ? On aura aussi, en partenariat avec la Mokaï Academy, des cours sur le savoir-être, sur la bonne attitude », précise Peter Meuel, directeur du CNAM. L’objectif, c’est justement de garder de l’énergie et une vision positive parce que ce sont des métiers très difficiles mais aussi très lucratifs. »

 

Le CNAM prend donc la direction inverse de la CCISM qui a annoncé la fermeture progressive – par manque de candidats et manque de correspondance avec les besoins des entreprises – de sa propre école spécialisée sur le numérique et le jeu vidéo, Poly3D. Kanea ne développera pas la même offre de formation, assure Peter Meuel, en partant de logiciels de création pour « s’interesser à tous les aspects de l’industrie culturelle et audiovisuelle ». Cette ouverture n’aurait d’ailleurs « aucun lien » avec la fermeture de la structure de la CCISM, qui forme toujours des étudiants mais ne prend plus d’inscription.

Reste que le CNAM a développé sa nouvelle offre en quelques mois. « Je suis parti du constat qu’il manquait une vision complète du numérique en Polynésie. Car même si l’intitulé, c’est les jeux vidéo, on ne fait pas que ça. On a voulu proposer ce qui se faisait de mieux », insiste encore Peter Meul. Et c’est grâce à des logiciels particulièrement performants tels qu’Unreal Engine que Kanea ambitionne de le faire. À terme, les élèves devraient donc pouvoir conceptualiser des jeux vidéo, créer des visites virtuelles de musées, projeter des animations sur des bâtiments avec des projecteurs laser et même concevoir des jumeaux numériques avec des modèles 3D.

Une formation à 700 000 francs

La stratégie ? Offrir – moyennant tout de même un peu plus de sept cent mille francs – une pédagogie par projet, avec des cours théoriques bien sûr, mais surtout beaucoup d’apprentissage pratique. « Ils devront fournir quelque chose à la fin de chaque semaine », explique le directeur, qui compte bien se servir des quelque 50 projets qui devraient voir le jour au terme de cette première année comme portfolio de Kanea. Une méthode d’apprentissage qui, à en croire les futurs étudiants, trouve son public en Polynésie.

« Ce qu’il propose, c’est vraiment quelque chose de diversifié : il y aura du son, du concept art, de la 3D, de la programmation… de quoi faire en sorte qu’on soit vraiment polyvalent. On ne sera pas que Game Designer, mixeur de son ou concept artist. On pourra vraiment faire des choses très globales mais aussi très précises. Ce qu’Evans veut, c’est former des gens à être polyvalents mais aussi efficaces », se réjouit Moearii, 25 ans.

La rentrée de cette première promotion de l’école Kanea est prévue lundi, mais d’autres élèves, « deux voire trois en plus », sont susceptibles de rejoindre la formation. Les inscriptions sont encore possibles jusqu’à fin octobre. À noter enfin que cet établissement souhaiterait pouvoir dispenser, d’ici quelques années, d’autres formations tournées vers l’audiovisuel, avec, entre autres, la captation, le montage d’images et même une partie architecture.

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