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Kelly Asin-Moux : « il faut montrer la réelle utilité de la CCISM »

CCISM 2028 Kelly Asin-Moux

La liste CCISM 2028 a déroulé ce matin son programme pour l’élection du 27 juin. La liste menée par Kelly Asin-Moux en a profité pour préciser qu’elle n’avait rien à voir avec le préavis de grève déposé à la chambre. Et pour soulever des questions sur le projet de nouveau pôle, qui serait mené avec « précipitation », ou sur le dossier de la concession de l’aéroport. Il faudra d’abord réussir à mobiliser : seuls 2,5% des électeurs s’étaient déplacés au dernier scrutin.

Kelly Asin-Moux a présenté le programme de sa liste CCISM 2028 ce mardi. Trois listes sont candidates aux élections consulaires prévues mardi 27 juin (une menée par Jean-Paul Tuaiva et une par le président sortant). Et alors que tout le monde se prépare, un préavis de grève a été déposé vendredi dernier par le personnel de la CCISM. Lundi, Stéphane Chin-Loy a parlé « d’agents manipulés à quelques semaines des élections » à nos confrères de Tahiti Infos. Kelly Asin-Moux a, en réponse, fait part de sa « surprise », alors que « l’équipe actuelle disait pourtant que tout allait bien », et assuré ne pas se sentir concerné par les affirmations de l’actuel président.

Même si, à ses côtés, Narii Faugerat, un des colistiers, a vivement réagi en apprenant que Stéphane Chin-Loy visait plutôt la liste de Jean-Paul Tuaiva dans ses critiques : « Il aurait dû être plus précis parce qu’on s’est quand même senti visé et on est nombreux à se sentir mal à l’aise. » Kelly Asin-Moux a précisé que les rapports de la CTC concernant la CCISM étaient devenus ses « livres de chevet » et qu’effectivement il espérait que les problématiques soulevées sur le personnel seraient réglées par l’équipe actuelle puisque ces audits datent de 2012 et 2018. Ce qui ne serait « visiblement » pas le cas, selon lui. Pour lui, la « précipitation » dans le dossier du nouveau pôle est peut-être une explication au mouvement d’humeur d’A tia i mua.

La dématérialisation plutôt qu’un « hall d’accueil flambant neuf »

Et la question de ce nouveau pôle « de convergence économique » reste posée, entre les besoins des patentés que Kelly Asin-Moux veut mettre au cœur de ses préoccupations et le coût d’un tel projet. « Est-ce que ce pôle, cet immeuble de sept étages va servir aux patentés ? » s’interroge le tête de liste.

Des questions sur l’interruption d’un tel projet vont aussi se poser : « Combien ça va coûter ? Est-ce une erreur de gestion de casser un projet déjà commencé ? » Kelly Asin-Moux assure que « la décision adéquate » sera prise, sans plus de précision sur ses intentions. Comme il l’avait déjà annoncé, sa priorité est de répondre aux besoins des patentés et justement ceux des îles réclament la possibilité de faire leurs démarches par Internet plutôt qu’un bâtiment neuf : « L’avenir c’est le numérique avec la dématérialisation, ce n’est pas d’avoir un hall d’accueil flambant neuf, mais la possibilité de valider tous ces documents depuis Internet et de se passer d’un aller-retour à Papeete. Si on loupe le coche de la dématérialisation, on n’a rien compris. Je serai fier de rentrer dans un immeuble neuf mais est-ce qu’il va être utile aux patentés ? ».

Concession de l’aéroport : « la Polynésie a assez attendu »

Un autre projet est également au cœur des interrogations de la liste CCISM 2028 : la concession de l’aéroport. Kelly Asin-Moux ne prend pas directement à contre-pied le discours del’équipe sortante, qui a fait de l’obtention de cette concession de 40 ans une priorité. Mais il dit vouloir, là encore, peser le pour et le contre. « Si demain on est élu, je demanderai à avoir une discussion avec l’équipe sortante pour comprendre leur motivation. Qu’est-ce que ça va apporter aux patentés ? J’ai toujours vu l’aéroport géré par l’État ou des sociétés dont c’est le métier. La CCISM s’y intéressait et on était un peu déstabilisé, est-ce que c’est son rôle ? Quels sont les avantages et quels sont les risques ? »

Une autre critique faite par Kelly Asin-Moux et qui pèsera peut-être dans la balance de la décision finale et « collective » sur ce dossier : « La Polynésie a assez attendu. Ça fait dix ans que cette histoire dure, il faut que ça s’arrête. » La tête de liste voit également les futurs problèmes que cette concession pourrait apporter, notamment sa situation. « La semaine dernière, le président Moetai Brotherson a quand même demandé aux instances de l’État si l’aéroport est bien positionné compte tenu de la montée des eaux. Ce sont des concessions extrêmement compliquées. » Mais tout comme la construction du nouveau pôle entreprise sera discutée avec l’ensemble des élus de la chambre, ce sujet le sera aussi. Certains ont attribué cette position très prudente sur la concession aux liens entre la liste CCISM 2028 et le Medef-PF, présidé par Frédéric Dock, un des représentants locaux du groupe Vinci, dont une des filiales est dans la course pour l’aéroport. Un lien balayé par Kelly Asin-Moux : « Il faut arrêter la théorie du complot. J’ai été assesseur au tribunal du travail, juge consulaire au tribunal du commerce, j’ai présidé le Cesec personne ne m’instrumentalise. Nous ne sommes pas la liste du Medef. »

Participation : « il va y avoir un engouement »

Mais la première des batailles sera de réussir à mobiliser les troupes car en 2018, la participation était de 2,5%… « Je faisais partie des gens qui n’allaient pas voter, avoue Kelly Asin-Moux. Pourquoi ? Parce qu’on ne voyait pas l’utilité de la chambre. Elle rend des services mais si vous avez des questions d’ordre commerciale, financière… Il faut se débrouiller. Et sur les dernières élections, il n’y avait qu’une seule liste alors pourquoi aller voter ? Aujourd’hui, il y en a trois, il va y avoir un engouement. » D’ailleurs, ils donnent déjà rendez-vous en 2028, pour leur bilan s’ils sont élus, sûrs qu’ils auront réussi à « positionner la CCISM dans le tissu économique et à montrer sa réelle utilité ».

Anaa Hauata Ua Huka Brown
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