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La base navale de Papeete s’offre un avant-goût de son futur patrouilleur

©Marine Nationale

En attendant le Teriieroo a Teriierooiterai en fin d’année et le Philippe Bernardino en 2025, le fenua accueille en escale l’Auguste Bénébig, le premier six nouveaux patrouilleurs outre-mer de la Marine nationale. Un « Pom » qui commence déjà à montrer l’étendue de ses capacités : plus rapide, plus autonome, plus moderne et mieux équipé… De quoi changer la donne sur la surveillance de la ZEE.

« Pom », pour « patrouilleur outre-mer ». C’est ainsi qu’on désigne, dans la Marine nationale, la nouvelle classe de navire spécialement conçue pour les grandes ZEE ultramarines. Sur les six qui ont été commandés par l’État, la Polynésie doit en recevoir deux, en fin d’année, puis en 2025. Mais la base navale de Papeete s’offre depuis hier un avant-goût de ces futurs bâtiments avec le passage en escale de l’Auguste Benebig. Il s’agit du « tête de série », le premier Pom à avoir été construit et armé, dans les chantiers de Saint-Malo puis de Boulogne-sur-Mer et de Brest. Parti en janvier de Brest, il a fait escale aux Canaries, à Fort-de-France ou encore en Équateur et aux Galapagos, où il a mené des exercices communs avec les gardes-côtes locaux, avant sa destination finale : Nouméa.

1 300 tonnes au lieu de 400

Après plusieurs milliers de milles, l’équipage et son commandant se disent très satisfaits de cet essai « en conditions réelles ». « On a traversé deux océans, c’est pas rien, c’est une belle mission pour n’importe quel marin et c’est une traversée de par sa durée et de la distance qui permet vraiment d’éprouver, de vérifier les capacités de ce bateau, explique le  le capitaine de corvette Jean-François Cabaret. Et jusqu’à présent on en est content ».

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Les Pom viennent remplacer les vieux P400, comme La Railleuse et La Tapageuse, longtemps basés au fenua avant d’être décommissionnés en 2010 et 2011, ou encore La Glorieuse, qui patrouille en Nouvelle-Calédonie. Ils prendront aussi la suite de navires comme le vénérable Arago, toujours en service en Calédonie – et en ce moment même en mission dans la ZEE – 25 ans après sa mise à l’eau. « Ils les remplaceront avantageusement », assure un officier. Plus rapide, avec une vitesse de pointe à 24 nœuds, plus autonome, ce qui permettra de surveiller plus efficacement la ZEE, plus gros aussi avec leurs 1 300 tonnes et leurs 80 mètres de long… Ils bénéficient surtout d’une meilleure tenue grâce à sa carène réétudiée, sa silhouette effilée (moins de 12 mètres de large) en mer, ou encore le système de cuves d’eau anti-roulis placées sur le pont supérieur.

« Voir plus loin, plus discrètement »

« Les patrouilleurs Outre-mer ont été créé pour répondre au mieux aux besoins » du Pacifique ou de la Réunion, répète le capitaine Cabaret. Police des pêches, lutte contre le narcotrafic, secours aux personnes et plus globalement surveillance et défense de la ZEE. Pour ça, l’Auguste Benebig et ses futurs sisterships disposent d’une capacité d’emport de 59 personnes (pour une trentaine de membres d’équipages), bénéficient de moteurs hybrides permettant « plus de souplesse » dans la propulsion, de deux Zodiacs d’intervention rapide mis à l’eau à l’arrière et sur le flanc avec des procédures économes en hommes et en temps, d’un canon téléopéré et de 4 mitrailleuses… Ils s’appuient aussi sur la technologie pour gagner en capacités de surveillance : des radars bien sûr, mais aussi un drone à voile rigide (comme un petit avion) catapulté depuis le pont et récupéré par un filet qui va permettre de « voir plus loin et de façon plus discrète », un nouveau système optronique qui facilite l’observation de nuit, ou encore à l’occasion de missions hydrographiques, un puit permettant de mettre en œuvre un sondeur multifaisceaux.

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De quoi « faciliter ses missions par rapport à la génération précédente », résume le lieutenant de vaisseau Bastien qui sait de quoi il parle : ex-commandant de L’Arago, il est aujourd’hui attaché à l’état-major de Arue. Son ancien anvire devrait rester en fonction au fenua au moins jusqu’à l’arrivée du premier Pom polynésien, le Teriieroo a Teriierooiterai. Il est aujourd’hui dans les chantiers de Boulogne-sur-Mer et ne sera pas livré avant la fin de l’année. L’Arago pourrait même attendre l’arrivée du second Pom du pays, le Philippe Bernardino, qui est prévu pour 2025.