INTERNATIONAL La bataille d'Amona, une colonie symbole AFP 2017-02-01 01 Fév 2017 AFP Jérusalem (AFP) – La colonie d’Amona, dont l’évacuation a été menée mercredi par des centaines de policiers israéliens, est devenue ces dernières années un symbole pour les partisans du Grand Israël qui considèrent la Cisjordanie comme leur appartenant. Depuis quand Amona existe-t-elle? La colonie « sauvage », c’est à dire illégale au regard de la loi israélienne, d’Amona a été créée en 1995 sur les hauteurs de l’implantation d’Ofra, au nord de Ramallah comme site archéologique. Elle a ensuite été habitée à partir de 1997 par des jeunes colons. Une quarantaine de familles y résidaient dans des maisons préfabriquées. Malgré son caractère « illégal », Amona s’est ensuite développée à l’aide de fonds publics. Pourquoi est-elle illégale? Parce qu’Amona a été construite sur des terres privées appartenant à des Palestiniens disposant de titres de propriétés validés par les autorités israéliennes. Depuis un jugement de la Cour suprême en 1979, les colonies israéliennes doivent être construites uniquement sur des terres appartenant à l’Etat et ne peuvent plus l’être sur des terres privées sans l’accord de leurs propriétaires légitimes. Pour avoir le droit d’établir une nouvelle colonie en Cisjordanie, il faut l’accord préalable du ministère de la Défense et de l’armée. Des Palestiniens ayant prouvé devant la justice israélienne qu’une partie d’Amona était construite sur des terres leur appartenant, la Cour suprême a ordonné la destruction de la colonie en 2014. Est-ce le premier conflit à Amona? Non, de nombreux Israéliens n’ont pas oublié les images d’une première évacuation violente en 2006. A l’époque, la destruction par l’armée de neuf maisons érigées sur un terrain privé palestinien avaient provoqué des affrontement entre forces de l’ordre et colons qui avaient fait des dizaines de blessés. Combien y a-t-il de colonies sauvages? Selon l’ONG anti-colonisation « La Paix maintenant », 131 colonies « légales » et 97 colonies « sauvages » sont disséminées en Cisjordanie. Un rapport officiel de 2005 avançait le chiffre de 105 colonies sauvages, dont 10% construites sur des terres palestiniennes privées, le reste ayant été construit sur des terres domaniales mais sans autorisation. Ce rapport commandé par le Premier ministre Ariel Sharon dénonçait l’implication de l’Etat dans la construction de ces colonies. Les autorités ont évacué sans encombre en 2012 la colonie sauvage de Migron créée en 1999 où résidaient 50 familles. La Cour suprême a ordonné en août 2016 l’évacuation de 17 maisons de la colonie sauvage de Netiv Haavot au sud de Bethléem, construites en partie sur des terrains privés palestiniens. En quoi Amona est-elle emblématique? Amona est devenue une colonie emblématique car la décision de la Cour suprême de l’évacuer a poussé le gouvernement à vouloir compenser les colons en autorisant des milliers de nouvelles constructions et en tentant de faire voter une nouvelle loi favorable à la colonisation. Le texte de cette loi actuellement en cours d’examen au Parlement permettrait de légaliser dans un premier temps près de 4.000 logements construits dans des colonies « légales » ou « sauvages » sur des terres privées palestiniennes. Le droit international ne fait pas de distinction entre ces catégories de colonies jugées toutes illégales. © AFP Thomas COEXEvacuation de la colonie d’Amona sur les territoires palestiniens, le 1er février 2017 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)