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La Captain Paul Watson Foundation fait condamner l’ancien lagoonarium de Punaauia

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Alors que leur fondateur est toujours incarcéré au Groenland, et qu’un concert de soutien est prévu le 1er octobre à Papeete, l’antenne locale de la Captain Paul Watson Foundation (ex Sea Shepherd Tahiti) a fait condamner, fin août, les gérants du lagoonarium de Punaauia. À l’abandon depuis 2017, les cages du site ont pourtant retenu plusieurs requins enfermés pendant des années. Alertés à de multiples reprises par l’association, les gérants ont tenté d’expliquer que les requins revenaient d’eux-mêmes. Selon la CPWF, les animaux étaient nourris avec les restes du restaurant attenant, le Captain Bligh.

C’est un jugement qui était presque passé inaperçu. Pour l’antenne polynésienne de la Captain Paul Watson Foundation, ex Sea Shepherd Tahiti, c’est « une petite note positive, à l’heure ou notre fondateur et mentor lutte pour retrouver sa liberté ». Le 29 août, après plusieurs mois de procédure, l’association a fait condamner la gérante, et sa SARL en qualité de personne morale, de l’ancien lagoonarium de Punaauia pour « détention et utilisation non autorisée, et perturbation intentionnelle, d’espèce animale protégée ». Situé sur le lagon, à quelques encablures du Captain Bligh, et reconnaissable grâce à ses gueules de requins en plastique émergeant de l’eau, le lagoonarium de Punaauia, site d’observation de la faune sous-marine ouvert en 1986 mais tombé en désuétude depuis des années, est officiellement fermé depuis 2017.

« Souvent, les plaintes déposées pour des infractions liées à la protection des requins sont classées sans suite »

Seulement, l’enquête menée par les militants a démontré qu’au moins cinq requins pointes noires et quatre requins dormeurs ont été illégalement détenus dans une cage de 100 m2, jusqu’en 2022. Il a fallu l’intervention des gendarmes, suite aux signalements de l’association, pour leur permettre de nager librement à nouveau.

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« Il est interdit de détenir toute espèce de requin depuis 2006. Pendant plusieurs années, nous avons essayé de mettre les gérants en conformité avec la loi, nous avons tenté de les contacter mais nos lettres n’ont jamais eu de réponse. Donc nous avons porté l’affaire au tribunal », raconte le trésorier de l’association, Vincent Rivage. Le tribunal de première instance a finalement donné raison à la Captain Paul Watson Foundation, en condamnant la gérante, et sa SARL, à 500 000 francs d’amende chacun avec sursis. « Souvent, les plaintes déposées pour des infractions liées à la protection des requins sont classées sans suite, donc ce jugement nous fait plaisir, c’est un succès qu’on espérait, car avec toutes les preuves rapportées, il n’y avait aucun moyen que la justice ne donne raison aux gérants », salue le militant, dont l’association a également reçu 150 000 francs d’indemnités. Le Pays, qui demandait 1 million au titre du préjudice porté à son image, a en revanche été débouté.

Nourris avec les restes du restaurant ?

La CPWF regrette de n’avoir eu que peu d’explication quand au mobile des gérants. Lors de l’audience, la défense tenté de démontrer que les animaux revenaient d’eux-mêmes dans ces cages. L’avocat s’est ainsi concentré sur la procédure, en soulevant plusieurs exceptions de nullité pour tenter de l’annuler. Pas de quoi convaincre le juge, l’enquête ayant démontré que cet argument ne tenait pas debout, la cage en question étant suffisamment haute et entretenue pour empêcher un quelconque aller-retour des squales.
« On ne sait pas pourquoi ils retenaient ces animaux. Nous n’arrivons pas à comprendre leur réticence à nous écouter, car entretenir cette dernière cage » sur les quatre que comptait le lagoonarium autrefois, « ne leur apportait aucun intérêt pécunier, puisque cela faisait bien longtemps que plus personne n’allait regarder ce qu’il s’y passait », concède Vincent Rivage. L’association estime toutefois que les pauvres squales servaient de broyeurs pour les déchets de poissons générés par le restaurant attenant, le Captain Bligh, géré par la même personne. « Nous avons constaté que beaucoup de carcasses de poissons, comme des thons ou des paihere étaient retrouvés au fond de la cage », raconte-t-on du côté de la fondation. Du feeding totalement interdit, qui a donc entraîné la condamnation pour perturbation intentionnelle d’espèce protégée. Par ailleurs, de nombreux déchets métalliques provenant des trois autres anciennes cages, qui retenaient autrefois d’autres espèces aquatiques, seraient toujours à l’abandon au fond de l’eau.

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« On est satisfaits, on voit que quand on apporte des preuves, la justice nous suit », conclut le bénévole, dont c’était le gros dossier de ces derniers mois. L’association donne désormais rendez vous le 1er octobre aux 3B, où un concert est organisé en soutien à Paul Watson, iconique fondateur de Sea Shepherd, actuellement incarcéré au Groenland où il risque l’extradition pour vers le Japon pour des affaires de lutte contre la chasse aux baleines.