Le rapport d’observations définitives sur la gestion de la commune de Maupiti depuis 2017 n’est certes pas catastrophique, mais reflète des problèmes persistants que la chambre territoriale des comptes attribue à une gestion amateur, malgré la bonne volonté des agents, qui ne parvient pas à mobiliser tous les leviers à sa disposition.
Pas de PPR, un plan communal de sauvegarde qui n’est pas à jour, un plan général d’aménagement ni à jour ni suivi, pas de suivi régulier des habitants de Mopelia faute de moyens adéquats, pas de cadre dirigeant… la mairie de Maupiti vit au jour le jour, et la posture martiale de son tavana ne se retrouve pas dans les faits.
Et « la taille réduite de la municipalité ne peut pas justifier certaines lacunes, notamment s’agissant de l’absence de vision d’ensemble », écrit la CTC. Malgré une convention signée en mars 2022 pour une meilleure coordination avec la gendarmerie, « les missions de la police municipale n’ont pas été repensées » ; les déclarations d’intention sur une augmentation du nombre de pompiers volontaires sont restées au stade de déclaration ; « des oublis procéduraux (budgets et gestion des ressources humaines), un archivage insuffisamment tenu et une faible utilisation de certains outils élémentaires de suivi ont été constatés. » Les services du Haut-Commissariat ont adressé cinq lettres d’observations sur la période pour non-respect de règles budgétaires simples.
Des difficultés qui sont en grande partie à mettre au compte de l’absence d’un secrétaire général. Le dernier a quitté son poste il y a plus de 4 ans, et c’est une agent de catégorie C qui en tient lieu, malgré les remontrances de l’administrateur des îles Sous-le-Vent, et malgré son incapacité, entre autres, à établir des budgets primitifs, pour lesquels il a fallu faire appel à un cadre d’une commune voisine. « Un choix personnel » du maire, accuse la CTC, qui recommande l’embauche « d’un cadre aguerri de catégorie B » pour cette commune qui n’en compte aucun.
Côté finances, la situation est « satisfaisante », mais à surveiller car depuis 2017 les dépenses de fonctionnement évoluent à un « rythme soutenu » avec des recrutements qui n’ont d’autre utilité que sociale, et avec des dépenses de « carburants et certains consommables » qui sont jugées « insuffisamment surveillées ». L’apport du budget général au budget annexe de l’eau potable – une pratique qui doit en théorie cesser en 2024 – est un poste important, et le retard de la commune se voit également dans le domaine de l’assainissement et de la gestion des déchets : même si celle-ci est en grande partie transférée à la communauté de communes Hava’i, des dépôts de déchets dangereux
La CTC formule 5 recommandations :
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