À l’issue de la session de fond du Comité spécial de la décolonisation des Nations-Unies, un projet de résolution sur la situation de la Polynésie française a été entériné. Elle sera adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU à la fin de sa session annuelle. Seul changement par rapport à la résolution de 2023, celle de 2024 « prend acte » de la création à l’assemblée de Polynésie de la très opaque « commission spéciale sur la décolonisation ».
Comme chaque année le Comité spécial de la décolonisation – son titre complet est Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux payset aux peuples coloniaux – a proposé un projet de résolution sur la Polynésie française à l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU.
Cette nouvelle version met à jour quelques références, comme la réaffirmation en octobre 2023 du soutien du gouvernement polynésien à un « véritable processus de décolonisation et d’autodétermination mené sous le contrôle de l’ONU », ou les conclusions du dernier Sommet des Pays non-alignés qui s’est tenu à Kampala en janvier 2024. Elle « prie de nouveau » la France de faciliter une mission de visite des Nations Unies sur le territoire.
De l’utilité de la nouvelle commission de l’assemblée de Polynéie
Seule réelle nouveauté, la résolution 2024 prend « acte de la création de la Commission spéciale sur la décolonisation par l’assemblée de la Polynésie française le 26 octobre 2023. » Une commission, dont les six membres, tous élus du Tavini Huiraatira car aucun membre de l’opposition n’a voulu en faire partie, se sont réunis 5 fois depuis sa création, et qui ne diffuse ses comptes-rendus qu’à ses membres. Le rôle de cette commission est notamment de préparer les interventions devant les instances internationales. C’est ainsi la première fois qu’elle apparaît dans une résolution onusienne : pour la communauté internationale, la Polynésie montre ainsi qu’elle se saisit plus activement encore de la question, tandis que la France refuse l’engagement sur cette scène. Son représentant n’est apparu qu’une fois depuis la réinscription de 2013, en octobre 2023 à la session de la Quatrième Commission (Commission des politiques spéciales et de la décolonisation), pour dire que « la Polynésie n’a aucune place sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU. «