La campagne de promotion de la contraception se déroule cette semaine, menée par la Direction de la santé. Plusieurs actions sont prévues pour sensibiliser la population et renforcer les compétences des professionnels de santé.
Il s’agit d’abord de sensibiliser la population et de lutter contre les fausses croyances sur la contraception, comme l’explique le Dr Sabrina Chanteau, médecin référent de la campagne.
La contraception est cependant bien répandue en Polynésie. Aujourd’hui, la majorité des contraceptifs, les consultations médicales et les bilans sanguins relatifs à la contraception bénéficient d’une prise en charge à 100% par la CPS, sans avance de frais par les patientes depuis 1997.
Quelques chiffres récents sur la contraception sont disponibles. Une étude menée en 2019 auprès des femmes venant d’accoucher montre que seulement 2 femmes sur 10 n’ont aucune contraception ou utilisent le préservatif ou une méthode naturelle après l’accouchement, et que :
– 4 femmes sur 10 utilisent un implant ;
– 3 femmes sur 10 utilisent une pilule ;
– 1 femme sur 10 utilise un dispositif intra-utérin (aussi appelé « stérilet »).
Sur ce dernier moyen contraceptif, le Dr Chanteau regrette la mauvaise presse : « Cette campagne est peut-être aussi le moyen de redonner au stérilet la place qu’il mérite. Il est assez boudé à cause justement de fausses croyances, comme la crainte que ça gêne pendant les rapports sexuels, la crainte que le geste (de pose, ndlr) soit douloureux, et aussi peut-être le nom qu’on lui attribue, le terme de stérilet est mal choisi, parce qu’une fois que le dispositif est retiré, la femme retrouve une fécondité tout à fait normale. »
Pour l’occasion, une vidéo réalisée par la Direction de la santé l’année dernière, mais dont la diffusion était essentiellement réservée aux réseaux sociaux, sera diffusée sur les chaînes de télévision locales. Il y aura aussi des actions de terrain, ateliers et stands d’information, mis en place sur l’ensemble du territoire.
Une sensibilisation des professionnels aussi
Cette campagne de sensibilisation ne s’adresse pas qu’au grand public, mais aussi à certains professionnels de la santé, de l’éducation et du social, qui interviennent auprès des adolescents notamment pour animer des séances d’éducation à la sexualité. Des séminaires seront organisés jusqu’au mois prochain. « Le métier d’éducateur, explique le Dr Chanteau, est un métier passionnant mais assez complexe, il y a nécessité de réactualiser les connaissances et les techniques d‘animation les plus porteuses auprès des élèves. »
Plus d’informations sur www.service-public.pf/dsp/contraception/