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La CTC pointe le manque de transparence, de contrôles et d’organisation à Taiarapu-Est

Dans un rapport très critique, la chambre territoriale des comptes pointe la dégradation des comptes et les irrégularités de gestion de la commune dirigée par Anthony Jamet.

Malgré un « manque de transparence » global, et un « manque de collaboration » de la part des « interlocuteurs communaux », la chambre territoriale des comptes a passé au peigne fin la gestion de Taiarapu-Est sur la période 2014 – 2020. Et pour la juridiction financière, aucun doute : « plusieurs points sont à améliorer ». Les comptes en eux même se « dégradent progressivement » depuis 2016 « avec une tendance plus marquée en 2019 ». Il faut dire que si les recettes ne décollent pas, les charges, elles, augmentent. Dépenses de personnel (+18% en 6 ans), et surtout des dépenses liées à l’eau et les déchets. Les subventions aux budgets annexes ont ainsi augmenté de près de 50% en quatre ans, et « les redevances payées par les usagers ne sont pas en rapport avec le coût réel de l’activité ». La collecte et le traitement des ordures, a vu son coût augmenter de 37% entre 2014 et 2018, alors que la tarification n’a pas bougé depuis 8 ans. Parallèlement à cette dégradation, la commune investit dans des équipements certes « structurants » mais qui, à l’heure où le Pays compte sur la dépense publique pour assurer la reprise économique, ont réduit ses capacités drastiquement. La chambre note en outre que les besoins restent importants en matière environnementale : « le faible taux de réalisation du schéma directeur d’adduction en eau potable en est une illustration ».

80 véhicules et quelques questions

Mais plus que les comptes eux-mêmes, c’est l’organisation qui pêche à Tairapu-Est. La CTC relève dans plusieurs domaines, l’absence de « procédures de gestion ou de contrôle identifiées » qui font peser « de forts risques » sur ses finances et l’efficacité de son action. Entre autres exemples : le transport scolaire maritime, qui fait normalement l’objet de subventions du Pays mais dont la commune a visiblement oublié de demander le paiement. De quoi accumuler 112 millions de francs d’impayés en 4 ans, avec un début de réaction en milieu d’année dernière, après le signalement par la chambre. Autre exemple : le parc automobile de la commune, qui ne bénéficie pas d’inventaire détaillé, malgré l’acquisition de plus de 80 véhicules en 30 ans. Ces achats, et les dépenses de carburants et de réparation qui y sont liées semblent s’être envolés depuis 2016, avec, trop souvent, des utilisations floues qui dépendraient, pour la chambre, « des souhaits des services ou des élus ». Des gaspillages ou des errements, les juges en relèvent d’autres, notamment dans les services publics environnementaux. Parmi ses huit recommandations, la CTC demande un inventaire exhaustif du patrimoine communal, une révision de la tarification de certains services publics, ou encore la mise en place d’un organigramme « hiérarchique et fonctionnel ».

Rapport d’observation définitif sur la commune de Taiarapu-Est on Scribd

 

 

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