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La CTC recommande de fermer la décharge de Faa’a

Radio 1 s’est procuré le dernier rapport de la chambre territoriale des comptes sur la gestion de la commune de Faa’a qui tire à boulets rouges sur l’état de la décharge de Mumuvai. Des risques juridiques, environnementaux, financiers et de santé publique pèsent lourdement sur Mumuvai. La juridiction préconise purement et simplement de fermer le site.

Dans son dernier rapport sur la commune de Faa’a, que Radio 1 s’est procuré, la chambre territoriale des comptes (CTC) de Polynésie française recommande la fermeture de la décharge de Mumuvai. Déjà dans son rapport de 2011, la juridiction soulignait le coût de la décharge et les « risques » environnementaux. Cinq ans plus tard, pour l’année 2016, le traitement des déchets a coûté la bagatelle de 286 millions Fcfp à la commune de Faa’a.

La commune n’est pas propriétaire des lieux

Dans son rapport, la chambre territoriale des comptes rappelle que la commune utilise la décharge de Mumuvai depuis 55 ans, sans pour autant avoir les autorisations adéquates de ses propriétaires fonciers. La juridiction rappelle également que la justice a été saisie par les héritiers, qui demandent 68 millions de Fcfp de réparation. L’an dernier, le tribunal administratif de Papeete avait confirmé que la « décharge était à l’origine d’une emprise irrégulière ». Pour parer à toute éventualité, la chambre recommande donc à la commune de Faa’a de « provisionner les sommes » demandées par les héritiers dans son prochain budget.

Les normes environnementales ne sont pas respectées

La commune de Faa’a n’a, entre 2012 et 2017, eu aucune autorisation émanant de la Direction de l’environnement pour l’utilisation de la décharge Mumuvai. Ainsi, ce sont 150 000 tonnes de déchets qui ont été déversés en l’espace de cinq ans « sans aucune protection pour le milieu », souligne le rapport de la chambre. Pire, la décharge devrait être « saturée » d’ici les deux prochaines années. Une « étude d’impact des lixiviats de la décharge » a été menée par la commune en 2017. Elle a révélé que les lixiviats n’ont pas impactés la qualité de l’eau des rivières, mais par contre « les teneurs mesurées en métaux sont plus importantes en aval qu’en amont », souligne le rapport de la CTC. Cette étude recommande aussi à la commune de mettre en place un « système de collecte d’eau de ruissellement » pour éviter toute pollution en aval de la décharge.

Un « danger » pour les riverains et agents municipaux

Le rapport de la CTC fait aussi état de la sécurité des hommes, notifiée dans l’étude d’impact, commandée par la commune en 2017. Il s’agit notamment de « l’absence d’un système de collecte de traitement des biogaz générés par la décomposition » qui a entraîné plusieurs incendies « dont les plus graves ont duré plus de trois jours ».

Cette étude d’impact préconise donc que l’accès au site de Mumuvai soit règlementé et interdit au public, au vu notamment de l’instabilité du terrain, des possibles explosions et des inhalations de gaz toxiques. Une préconisation qui n’a pas été suivie d’effet puisque « la clôture endommagée en plusieurs endroits conduit de fait à un site accessible au public ».

Un budget des déchets « déficitaire »

La chambre estime que Mumuvai devrait « en toute logique » coûter moins cher qu’un CET, mais constate que ce n’est pas du tout le cas. Conséquence, le budget annexe des déchets « est déséquilibré » et il est  complété par le budget principal de la commune. Ainsi en 2016, le budget des ordures se montait à 289 millions Fcfp, mais la « proportion d’impayés est particulièrement importante : 35% au global et 49% pour les redevances aux entreprises ».

Le CET reviendrait trop cher aux administrés

La CTC estime que les deux projets de Centre d’enfouissement technique (CET) au dessus de Mumuvai reviendraient trop cher au contribuable. Le futur centre devrait dans les cas de figure « à minima quintupler le montant de la redevance pour l’usager qui est actuellement de 20 000 Fcfp par foyer ».

La CTC considère aussi que la mutualisation du traitement des déchets entre les communes de Papeete, Punaauia et Faa’a induirait la déstabilisation financière du syndicat mixte Fenua Ma. En effet, Papeete et Punaauia sont les communes qui possèdent le plus de  tonnage à traiter et donc un revenu financier important pour le syndicat mixte. Et leur retrait ferait « peser un risque sérieux sur la viabilité financière du syndicat ».

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1 Commentaire

  1. TEINA
    26 juin 2018 à 9h55 — Répondre

    C’est tout à fait normale que nous payons nos ordures et eaux … rien n’est gratuit donc oui il faut payer …

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