Dans un rapport inquiétant, la chambre territoriale des comptes tire la sonnette d’alarme sur la gestion de la commune de Mahina. Anomalies dans les comptes, budgets de l’eau et des déchets à la dérive, hausse de la masse salariale, situation de la SEM Haapape toujours pas résolue… Loin des abus de l’époque du maire Emile Vernaudon, c’est la situation strictement financière de la commune qui est largement épinglée par la juridiction.
« Sortie en 2013 d’un plan de redressement qui lui avait permis de retrouver un équilibre de fonctionnement, la commune de Mahina n’apparaît pas actuellement en bonne santé financière. » Les tous premiers mots du dernier rapport d’observations définitives de la chambre territoriale des comptes (CTC), publié mercredi, sur la commune de la côte Est en disent long sur la situation inquiétante à Mahina. En 2011, le dernier rapport de la CTC avait révélé tous les abus de l’ancien maire, Emile Vernaudon. Un ancien maire poursuivi et condamné depuis à plusieurs reprises, à la suite des dénonciations de la chambre. En 2017, le nouveau rapport ne comporte, a priori, pas d’éléments pénalement répréhensibles, mais il tire la sonnette d’alarme sur une gestion financière à la dérive.
Situation financière inquiétante
Pêle-mêle, la CTC décèle des anomalies dans l’examen des comptes de la commune, des charges de personnel qui sont reparties à la hausse après le serrage de ceinture imposé par le plan de redressement mené jusqu’en 2013, des subventions aux associations qui ont doublé depuis 2013, des budgets annexes des déchêts et de l’eau « structurellement déficitaires » et qui constuituent des « risques financiers » pour la commune, un système de recouvrement « défaillant » ou encore une situation de la SEM Haapape toujours pas résolue dans les comptes de la commune plus de deux ans après sa dissolution… En conclusion, la chambre recommande de fiabiliser les états de restes à recouvrer, de stabiliser la masse salariale, de généraliser rapidement la facturatiuon au volume pour l’eau et d’achever rapidement le dossier de la SEM Haapape.
L’intégration douteuse de certains agents dans la fonction publique communale
L’un des points du rapport interpelle particulièrement. Celui de l’intégration des agents dans la fonction publique communale. La chambre note en effet que trois des vingt agents intégrés en catégorie A et B ont fait l’objet « d’un classement dans un cadre d’emploi ou dans un grade particulièrement avantageux ». Ces trois agents classés CC2, CC3 et CC5 ont en effet été intégrés en catégorie A, A et B : « sans que ni la nature de l’emploi occupé à la date de l’intégration, ni les fonctions réellement exercées ne justifient ce classement ». En outre, poursuit la chambre, dans trois autres cas : « une revalorisation salariale de l’ordre de 10 à 16% est opportunément survenue quelques mois avant le début des opérations d’intégration ».