A Rautini, le village de l’atoll de Arutua aux Tuamotu, les déchets ménagers de l’atoll sont entassés sur une décharge sauvage, non loin des habitations et à quelques mètres de la mer. Les riverains se plaignent et le tavana affirme qu’il va fermer le site et mettre en place des amendes. La Diren assure qu’elle accompagne les communes mais regrette le manque de technicité à leur niveau pour constituer les dossiers.
Arutua, Rangiroa et bien d’autres atolls des Tuamotu sont connus pour leur lagon bleu d’azur. Mais derrière la carte postale, ces atolls doivent aussi faire face, tous les jours, à la problématique du traitement de leurs déchets. Ainsi à Arutua, la décharge sauvage « n’est pas très loin du village », affirme le tavana, Reupena Taputuarai. Une situation qui dérange les habitants de l’atoll. La vue sur le lagon est non seulement gâchée, mais en plus, lors des intempéries ou lorsqu’il y a du vent, ces derniers doivent supporter les odeurs et les mouches qui envahissent leur fare. « Pour les odeurs il faut juste qu’on mette du sable, c’est le seul moyen », affirme le maire.
Mais le vrai problème environnemental, c’est la proximité de cette décharge sauvage avec la mer. La situation dure depuis plus de dix ans. Le tavana explique que cette situation l’inquiète, même s’il se dit certain que les déchets ne peuvent pas être emportés par l’océan.
Le tavana affirme que le problème foncier aux Tuamotu représente un frein énorme pour entreposer les déchets. « Il y a des terres domaniales, mais c’est à l’autre bout du village. Et cela va revenir cher pour les habitants. Déjà deux Fcfp pour le ramassage, ils ont du mal à le payer ».
Le premier magistrat de la commune préfère rester positif, d’autant que sa municipalité a reçu à la fin de l’année dernière un compacteur pour les cannettes ainsi qu’un broyeur pour le verre. Il a même rencontré le directeur de Fenua Ma avec qui une convention devrait être mise en place cette année. Pour lui, la priorité est de rapatrier les batteries, le plastique ou encore les cannettes. Reupena Taputuarai compte même aller plus loin avec la mise en place d’une amende pour les contrevenants.
Le chargé d’affaires en gestion des déchets à la Direction de l’environnement (Diren), Ryan Léou affirme que les agents font des tournées dans les îles. « Il y en a qui jouent le jeu de renvoyer leurs déchets recyclables à Tahiti ». Le bon élève étant notamment Rapa.
Ryan Léou rappelle que le Pays prend en charge le rapatriement des déchets les plus dangereux comme les piles, batteries ou encore les huiles. Il explique que la Diren préfère être lui dans l’information et l’accompagnement que dans la répression. D’autant, selon lui, que les îles éloignées n’ont pas toujours la technicité pour constituer les dossiers.
Rappelons que le Pays enverra deux prestataires aux Tuamotu pour collecter, trier et rapatrier les déchets trouvés sur les plages. Une opération d’une telle envergure avait été menée en 2016-2017 et plus de 7 tonnes de déchets avaient été collectés.