© Vaite Urarii Pambrun
La défense a estimé mardi au septième jour du procès Air Moorea que les différents rapports présentés par les experts étaient remplis de « contradictions » comparés à celui du BEA sur lequel la défense s’est beaucoup appuyée. Pour autant, même le BEA considère que « c’est bien la rupture du câble qui a entrainé la perte de contrôle de l’avion ».
La défense a tenté mardi de mettre à mal les rapports des experts qui se sont succédé à la barre du tribunal correctionnel au procès Air Moorea. L’avocat Me François Mestre a mis en doute la manière dont ont été effectués les tests de l’expert judiciaire, Hugues Arnould, raillant « les seaux d’eau » utilisés pour simuler la résistance du câble. Élément selon lui révélateur du « sérieux de ces expertises ».
Pour Me Gilles Jourdaine, si la rupture du câble est mise en avant par les experts judiciaires et le BEA, il existe des « contradictions flagrantes sur les causes d’une éventuelle rupture du câble ». Ces causes « été écartées de manière très rapide », estime cet avocat de la défense.
Le jet blast responsable de l’usure du câble à 46%
L’expert du BEA, Alain Bouillard, estime que la rupture du câble s’est faite en deux temps. D’abord à cause de l’usure de ce dernier, mais ensuite également à cause de l’effet « jet blast ». Le fameux souffle du réacteur des gros porteurs. Phénomène, selon l’expert, « extrêmement sournois et mal connu » qui peut occasionner des gros dégâts sur les avions, sans qu’on puisse les déceler.
Toujours côté défense, Me François Quinquis estime que cette hypothèse va dans le sens des prévenus, puisque l’expertise du BEA précise qu’il a fallu un élément extérieur à l’usure du câble pour qu’il y ait une rupture.
La partie civile a estimé de son côté que la défense émettait beaucoup d’hypothèses pour « instiller le doute partout». Me Etienne Rosenthal reste néanmoins « très confiant » quant à l’issue du procès.