ACTUS LOCALESEMPLOI La Délégation de la Polynésie à Paris, « zone de non-droit » selon le Syndicat de la fonction publique La rédaction 2021-02-15 15 Fév 2021 La rédaction ©Google Earth Une « zone de non-droit », c’est ainsi que le Syndicat de la fonction publique qualifie la Délégation de la Polynésie française à Paris. C’est surtout un nid de guêpes : alors qu’elle avait, avec 4 autres employés, fait condamner l’ancienne déléguée Maeva Salmon (relaxée depuis en cour d’appel), cette fois c’est au tour de Caroline Tang de faire face à des accusations de harcèlement … Toujours peuplée de personnes nommées par le pouvoir politique, la Délégation de la Polynésie française à Paris voulait projeter une image digne, celle d’une « ambassade » du fenua qui aiderait à avancer les dossiers polynésiens au niveau national voire européen, ou du moins d’un « consulat » qui viendrait en aide à ses ressortissants. Deux rapports de la Chambre territoriale des comptes, en 2011 et 2017, avaient mis à mal cette légende pour faire apparaître un service onéreux, aux missions mal définies : « la délégation peine à formuler un projet de service de qualité. Cette situation s’explique en partie par l’absence de cap clair fixé en amont par la collectivité de la Polynésie française, » note le rapport de la CTC publié en décembre 2017, qui reprochait à la DPF, en gros, d’être devenue un service de conciergerie dédié aux membres du gouvernement en visite à Paris : « L’inadéquation du personnel aux missions est devenue moins criante à mesure que les missions perdaient en difficulté et en exigence intellectuelle ». Omerta Après les déboires de Maeva Salmon (2007-2013) qui avait été condamnée pour harcèlement moral en 2014, puis relaxée en appel en 2016, c’est l’une de ses accusatrices, Caroline Tang, qui a pris sa suite à la tête de la délégation, qui fait aujourd’hui face au même type de reproches. Cette fois, puisque depuis 2016 les employés de la Délégation sont intégrés à la fonction publique territoriale, c’est le Syndicat de la fonction publique qui se fait l’écho du mécontentement qui règne toujours boulevard Saint-Germain. Caroline Tang, qui aurait été « nommée à la tête de la DBF au détriment de personnes bien plus expérimentées », serait protégée par son statut de « filleule de l’actuel président de la Polynésie », et ferait « régner une telle peur dans le service que la majorité des fonctionnaires préfère aujourd’hui s’enfoncer dans un profond mutisme. » Non-respect des consignes sanitaires Caroline Tang aurait refusé de suivre les instructions de la Caisse primaire d’assurance maladie en métropole dont les employés de la Délégation dépendent, et « aurait exigé le maintien à leur poste d’agents déclarés cas-contact, le temps de l’obtention de leur arrêt maladie. Cette attitude a démultiplié les risques pour les agents » qui avaient notamment côtoyé le président du Pays déclaré positif après sont dernier passage à Paris. Elle « refuse, encore actuellement, de placer les agents en télétravail alors que celui-ci est la règle dès lors qu’il est possible (…). Elle refuse également de signer les attestations professionnelles de déplacement pourtant obligatoires » aux agents qui dépasseraient l’heure du couvre-feu pour des raisons de service et risqueraient donc une amende. Le reste des griefs est plus général : « Intimidations, autoritarisme, ordres et contre-ordres, tâches inutiles, absence de courtoisie, non-respect des règles élémentaires de savoir vivre et mises à l’écart sont le quotidien de nombre d’agents de la Délégation. » Enfin le communiqué du Syndicat de la fonction publique indique que le président du Pays, qui ne peut ignorer les problèmes à la DPF, refuserait de confier à la Direction de la modernisation et des réformes de l’administration l’audit demandé par le SFP. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)