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La Délégation de la Polynésie à Paris, « zone de non-droit » selon le Syndicat de la fonction publique

Une « zone de non-droit », c’est ainsi que le Syndicat de la fonction publique qualifie la Délégation de la Polynésie française à Paris. C’est surtout un nid de guêpes : alors qu’elle avait, avec 4 autres employés, fait condamner l’ancienne déléguée Maeva Salmon (relaxée depuis en cour d’appel), cette fois c’est au tour de Caroline Tang de faire face à des accusations de harcèlement …

Toujours peuplée de personnes nommées par le pouvoir politique, la Délégation de la Polynésie française à Paris voulait projeter une image digne, celle d’une « ambassade » du fenua qui aiderait à avancer les dossiers polynésiens au niveau national voire européen, ou du moins d’un « consulat » qui viendrait en aide à ses ressortissants.

Deux rapports de la Chambre territoriale des comptes, en 2011 et 2017, avaient mis à mal cette légende pour faire apparaître un service onéreux, aux missions mal définies : « la délégation peine à formuler un projet de service de qualité. Cette situation s’explique en partie par l’absence de cap clair fixé en amont par la collectivité de la Polynésie française, » note le rapport de la CTC publié en décembre 2017, qui reprochait à la DPF, en gros, d’être devenue un service de conciergerie dédié aux membres du gouvernement en visite à Paris : « L’inadéquation du personnel aux missions est devenue moins criante à mesure que les missions perdaient en difficulté et en exigence intellectuelle ».

Omerta

Après les déboires de Maeva Salmon (2007-2013) qui avait été condamnée pour harcèlement moral en 2014, puis relaxée en appel en 2016, c’est l’une de ses accusatrices, Caroline Tang, qui a pris sa suite à la tête de la délégation, qui fait aujourd’hui face au même type de reproches.

Cette fois, puisque depuis 2016 les employés de la Délégation sont intégrés à la fonction publique territoriale, c’est le Syndicat de la fonction publique qui se fait l’écho du mécontentement qui règne toujours boulevard Saint-Germain. Caroline Tang, qui aurait été « nommée à la tête de la DBF au détriment de personnes bien plus expérimentées », serait protégée par son statut de « filleule de l’actuel président de la Polynésie », et ferait « régner une telle peur dans le service que la majorité des fonctionnaires préfère aujourd’hui s’enfoncer dans un profond mutisme. »

Non-respect des consignes sanitaires

Caroline Tang aurait refusé de suivre les instructions de la Caisse primaire d’assurance maladie en métropole dont les employés de la Délégation dépendent, et « aurait exigé le maintien à leur poste d’agents déclarés cas-contact, le temps de l’obtention de leur arrêt maladie. Cette attitude a démultiplié les risques pour les agents » qui avaient notamment côtoyé le président du Pays déclaré positif après sont dernier passage à Paris. Elle « refuse, encore actuellement, de placer les agents en télétravail alors que celui-ci est la règle dès lors qu’il est possible (…). Elle refuse également de signer les attestations professionnelles de déplacement pourtant obligatoires » aux agents qui dépasseraient l’heure du couvre-feu pour des raisons de service et risqueraient donc une amende. Le reste des griefs est plus général : « Intimidations, autoritarisme, ordres et contre-ordres, tâches inutiles, absence de courtoisie, non-respect des règles élémentaires de savoir vivre et mises à l’écart sont le quotidien de nombre d’agents de la Délégation. » Enfin le communiqué du Syndicat de la fonction publique indique que le président du Pays, qui ne peut ignorer les problèmes à la DPF, refuserait de confier à la Direction de la modernisation et des réformes de l’administration l’audit demandé par le SFP.

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1 Commentaire

  1. l'Abeille
    16 février 2021 à 8h04 — Répondre

    A quoi sert REELLEMENT cette antenne parisienne ? Par ces temps de disette, voilà une autre économie à faire !

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La Délégation de la Polynésie à Paris, « zone de non-droit » selon le Syndicat de la fonction publique