Depuis sa prise de fonctions, il y a cinq semaines, Ravahere Rauzy, directrice par intérim des Solidarités de la Famille et de l’Égalité, dit avoir entamé un gros travail sur « l’aspect des ressources humaines », problématique historique du service. Elle se donne six mois pour « faire évoluer les conditions de travail » des 200 agents de la DSFE qui selon elle croulent sous les dossiers, et plaider la cause de son service auprès du gouvernement qui a gelé les postes vacants.
Le social, un chantier de taille. À 32 ans, Ravahere Rauzy a été nommée, il y a un peu plus d’un mois maintenant à la tête de la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité. Un service que la jeune femme connaît très bien puisqu’elle y a elle-même travaillé en tant qu’assistante de service social. Alors quand on lui demande quelle est sa priorité en tant que directrice, elle parle sans hésiter du « gros travail à faire sur l’aspect ressources humaines ». Une problématique ancienne, qui perdure, dont elle a conscience depuis plusieurs années déjà et qui à l’entendre aurait tendance à grossir. En 2017 déjà, la DMRA, la Direction de la modernisation et des réformes de l’administration, avait diligenté un audit faisant état d’une carence de 84 travailleurs sociaux.
Faire évoluer les conditions de travail
Une réalité à laquelle doivent faire face à les agents en poste, souvent au détriment de leur propre bien-être. Des rencontres ont déjà eu lieu avec les cadres des divisions, et avec les responsables des dix circonscriptions que rassemble la DSFE. Il s’agissait alors pour la directrice de « faire un état des lieux général pour pouvoir travailler correctement et efficacement ». Après ces différents entretiens, elle en est persuadée, il faut « repenser les choses autrement ». Selon elle, les conditions de travail des quelque 200 agents de la DSFE doivent absolument évoluer. « avant de pouvoir aider sereinement les personnes en difficulté, il faut déjà que les agents en fonction puissent travailler dans des conditions correctes », assure la nouvelle directrice.
Stabiliser les effectifs
Nombre d’entre eux « ont une surcharge de travail » qui occasionnerait, dans certains cas, un véritable un mal-être au sein des équipes. Se pose alors la question du recrutement, une interrogation légitime – là encore inscrite dans le temps – qui justifie la nécessité de « faire évoluer le service notamment au niveau des fiches de poste », précise encore Ravahere Rauzy . Elle envisage éventuellement de déléguer certaines missions à des associations qui seraient alors reconnues d’utilité publique. Mais le plus urgent, selon la directrice, c’est d’abord de parvenir à stabiliser les équipes, même si elle reconnaît au passage « que dans l’état actuel du service ce n’est pas évident d’intégrer de nouveaux entrants et surtout de les maintenir ».
Rendre le service attrayant pour les futurs diplomés
Car la directrice en est consciente, elle a pris les rênes « d’un service qui n’est pas forcément attrayant ». Un manque d’intérêt s’expliquant selon elle par la pénibilité de la tâche « dans un domaine où les agents sont confrontés à la misère sociale, à la violence au quotidien », mais aussi par le salaire, moins intéressant que dans la fonction publique d’État. L’objectif est donc de rendre le service attrayant afin d’anticiper l’arrivée sur le marché de l’emploi des prochains diplômés d’État d’ingénierie sociale, de futurs experts du domaine social qui sont attendus au plus tôt sur le terrain.
Un argumentaire pour éviter le gel de 15 postes
Mais avant de pouvoir éventuellement les intégrer Ravahere Rauzy doit réussir à justifier le maintien de la quinzaine des 142 postes concernés par le gel dans la fonction publique territoriale ordonné par le Pays. Elle dit avoir transmis un argumentaire au ministère.. »Pour nous, c’est vraiment important de conserver ces postes parce qu’on a des promotions de travailleurs sociaux qui vont sortir prochainement. On espère pouvoir en intégrer sur ces fameux postes vacants pour pouvoir renforcer nos équipes qui sont surmenées, surchargées », insiste encore la directrice.
Pour étayer davantage ces propos, elle mentionne qu’en métropole la moyenne de dossiers suivis par un travailleur social est de 35; contre 80 dossiers au fenua. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui semble la motiver à résoudre en priorité cette problématique interne. Elle parle peut-être même d’une éventuelle « réorganisation de la DSFE ». Un sujet qui devrait donc faire l’objet de futures discussions avec le ministère.