Deux semaines après le début des travaux de terrassement pour la construction de la ferme aquacole de Hao, la Fédération des associations de protection de l’environnement (FAPE) demande au gouvernement la réalisation d’une expertise scientifique indépendante pour s’assurer des dangers pour l’écosystème, ainsi que la mise en place d’un comité de suivi scientifique.
« Quid de l’impact environnemental sur l’élevage de poissons en atoll ? » C’est la question que se pose la Fédération des associations de protection de l’environnement (Fape) face au projet de ferme aquacole à Hao. Les travaux d’aménagements du projet ont débuté le 12 mars dernier sur l’atoll. Aujourd’hui, la Fape interpelle le gouvernement : « des études, articles, expériences vécues dans le monde démontrent que l’aquaculture industrielle peut-être très polluante et destructrice dans les milieux marins ». La fédération liste ensuite les pratiques décriées : capture de stocks de géniteurs sauvages, concentration de la population de poissons, rejets organiques, nourriture utilisée et les traitements. La Fape dénonce même le fait que « le mode de production des 50 000 tonnes de poissons par an et l’impact sur l’écosystème des atolls » soit « méconnu ».
Autre inquiétude, l’installation de 2 800 cages dans le lagon, alors même que l’étude d’impact réalisée en avril 2016 ne concernait que l’installation sur le sol et non dans le lagon. La fédération écologiste s’interroge également sur l’impact du cycle de production global ou encore sur le choix de l’alimentation des poissons en cage. Une alimentation a base d’aliment d’élevage de Norvège alors que « l’aquaculture de poisson carnivore est une aberration écologique qui menace la sécurité alimentaire des pays en voie de développement ». Enfin « il n’y a pas d’éléments qui permettent de garantir une aquaculture durable », affirme la Fape. Les membres de la fédération, et notamment l’association de Hao « Paruru ia Haoroagai », ne sont « pas convaincus de l’absence de risque de pollution et de dégradation de l’écosystème de Hao ».
Des études indépendantes et un comité de suivi
Après avoir indiqué l’ensemble de leurs interrogations et inquiétudes, la Fape demande la mise en œuvre d’une expertise scientifique indépendante sur l’utilisation à des fins d’élevages, une étude d’impact globale, une étude préliminaire pour connaitre l’état du lagon, et enfin un comité de suivi scientifique. Des mesures qui seront « de nature à rassurer la population » et qui devront être intégrer au programme des candidats des élections territoriales.