AFPINTERNATIONALMONDE La fierté des habitants dans le village espagnol des Castro AFP 2016-11-27 27 Nov 2016 AFP Láncara (Espagne) (AFP) – Fidel Castro, honni ou adulé, peu importe pour Lancara. Dans ce village du nord de l’Espagne, berceau du père du « Comandante », les habitants sont avant tout fiers d’être entrés dans l’Histoire. « On peut dire que c’est un dictateur, mais aussi que c’était un révolutionnaire. Mais c’est surtout une icône, le symbole d’une étape de l’Histoire et ses origines sont ici, à Lancara », explique Manuel Fernandez, un retraité de 60 ans habitant ce hameau de 2.700 âmes aux maisons dispersées sur les collines. « Tout le monde a son avis, mais tout le monde est fier que Fidel Castro descende de Lancara », témoigne Carlos Lopez Sierra, 69 ans, qui a pu passer un peu de temps avec le « Lider Maximo ». « Comme on dit à Cuba : Lancara, c’est le berceau de la révolution », ajoute-t-il avec fierté. Carlos Lopez assure avoir vu Fidel Castro quitter, les larmes aux yeux, la maison de son père, visitée le 28 juillet 1992 par celui-ci. Elle existe encore, cette bâtisse, petite, en pierre, avec le toit en pente des habitations de cette région très rurale de Galice, à quelque cinq heures de route de Madrid. « Il est entré seul (dans la maison) et il en est sorti en séchant ses larmes », témoigne-t-il, installé dans le salon de son auberge décorée avec des images montrant d’illustres visiteurs, dont Fidel Castro, toute proche de la maison du père. – Une cousine de 103 ans – Une discrète plaque apposée sur la modeste habitation presque en ruines confirme ses propos. On y lit : « Dans cette maison est né en 1875 Angel Castro Argiz, Galicien qui a émigré à Cuba où il a planté des arbres qui fleurissent encore ». Comme beaucoup dans cette Galice de paysans et de pêcheurs, Angel Castro est parti pour les Amériques à la charnière des XIXe et XXe siècles. Après un premier voyage entre 1895 et 1898, il est retourné à Cuba en 1905. Devenu propriétaire terrien, il s’y est marié à deux reprises. Il a eu cinq enfants avec sa première épouse et sept avec sa deuxième, dont Fidel et Raul. La maison appartient toujours aux Castro et le maire avait justement projeté un voyage à Cuba en 2017 pour obtenir qu’ils la cèdent à la municipalité et en faire un musée. Au cours de sa visite, Fidel a affirmé que son père avait toujours souhaité revenir, comme tant de Cubains qui ont encore aujourd’hui des grands-parents espagnols. Fidel Castro avait d’ailleurs nourri une relation singulière avec le dictateur Francisco Franco (1939-1975), même si tout les opposait idéologiquement, car ils avaient l’un et l’autre des racines en Galice. Au point que, selon plusieurs journaux espagnols, Castro avait décrété trois jours de deuil à sa mort. Les habitants de Lancara, où vit encore une cousine de 103 ans, Manuela, ont de ce fait un statut très spécial à Cuba, qui fut une colonie de l’Espagne entre 1492 et 1898, raconte Carlos Lopez. En 2001, il s’y était rendu avec une délégation du village. « Nous avons été traités comme des chefs d’Etat », dit-il. « Fidel est venu nous chercher à l’hôtel à 19h00 et nous y sommes retournés à 6h00 du matin ». « Il s’est même mis aux fourneaux » pour cuisiner de la langouste, et « il était là, avec nous, comme un membre de la famille très, très proche ». Manuela, la cousine, a pris la nouvelle de la mort de Fidel Castro avec sérénité. Au maire socialiste Dario Pineiro, elle a dit : « que Dieu lui pardonne », a-t-il raconté à l’AFP. « Fidel s’est en allé mais son souvenir et sa gentillesse resteront pour toujours dans notre coeur, grâce à lui nous sommes connus internationalement », a déclaré le maire pendant une cérémonie sans opposants devant la maison en son honneur. La vieille cousine en chaise roulante a observé une minute de silence, une couverture rouge sur les jambes pour braver cette froide matinée embrumée de Galice. Elle a déposé devant la maison familiale, avec le maire et d’autres villageois, une couronne de roses blanches. © AFP MIGUEL RIOPAPhoto prise le 26 novembre 2016 de la maison du père de Fidel Castro, petite bâtisse en pierre avec le toit en pente des habitations de cette région très rurale de Galice, est située à Lancara, à cinq heures de route de Madrid. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)