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La Fose ne décolère pas après le discours de Chantal Galenon

Dans le flou sur son financement pour 2024, la Fédération des organismes socio-éducatifs (Fose), a dénoncé ce matin les « sous-entendus dommageables » de la ministre des Solidarités. Chantal Galenon s’était interrogée, devant l’assemblée, sur la « légalité de certaines pratiques sur l’utilisation des subventions » dans le secteur socio-éducatif et médico-social, sans cibler une structure en particulier. Au risque de « jeter l’opprobre sur tout le monde » dénonce la Fose, qui, depuis quelques jours, fait face à l’inquiétude et aux interrogations de ses mécènes, salariés et bénéficiaires.

Toujours pas de nouvelles sur les financements 2024 du Pays, pour la Fédération des organismes socio-éducatifs. La question de Nicole Sanquer à l’assemblée, jeudi dernier, n’a pas permis de lever le flou sur le calendrier du gouvernement, qui aurait dû valider dès la fin d’année dernière les subventions allouées à chacune des structures socio-éducatives et médico-sociales. Des structures qui ne connaissent aujourd’hui que l’enveloppe générale qui est accordé au secteur – 3,3 milliards de francs contre 2,9 l’année précédente – le ministère des Solidarités et la DSFE menant depuis plusieurs mois des réflexions et vérifications sur l’utilisation de cet argent public.

En attendant, les 8 associations membre de la Fose fonctionnent grâce à des versements mensuels calculés sur la base des subventions négociées en 2022 pour l’année 2023. Impossible, dans ces conditions, de savoir quels projets peuvent être maintenus ou quels autres doivent être abandonnés, rappelle-t-on du côté de la Fose. Impossible, par « prudence budgétaire », de lancer des formations pour les 238 salariés de ses 8 associations adhérentes, et des projets pédagogiques pour ses plus de 1200 personnes accueillies dans les foyers – sans compter les quelques 6700 bénéficiaires annuelles de l’Apaj, aussi adhérente de la Fose. Les associations se limitent à payer les salaires, les frais courant, les dépenses d’urgences… « Sans boussole » ni visibilité, elles demandent à ne pas être réduits à un rôle de « gardiennage », comme l’a répété ce vendredi le président de la fédération Eddy Cowan.

Troubles « par ricochet »

Mais plus que cette situation, c’est le ton et les mots de la ministre des Solidarités, Chantal Galenon, que ont « écorché » les dirigeants de la Fose. Lors de sa réponse écrite (voire ci-dessous) à Nicole Sanquer, la ministre des Solidarité a expliqué que les premiers audits du secteur avaient révélé que certaines associations engrangeaient des « bénéfices », cumulaient « des réserves ». La responsable a parlé « d’une gestion aléatoire des deniers publics » et s’est même interrogée, devant les élus de Tarahoi, sur la « légalité de certaines pratiques sur l’utilisation des subventions ».

Un « manque de respect », « pas admissible et gratuit » pour Manutea Gay, qui voit dans le discours des sous-entendus « évidents » de « malversations » et de manque de probité. « Le plus grave ça n’est pas pour les responsables, nous on peut se défendre, explique le trésorier de la Fose, qui est aussi président de l’association Emauta – pour redonner de l’espoir. Mais par ricochet, toutes nos structures sont touchées. Depuis 48 heures, certains de nos salariés passent se posent des questions. ‘Mince alors, si ça vient du ministre et que ça doit être vrai’. Également les accueillis, ils ont lu aussi tout ça ».

Eddy Cowan, s’inquiète aussi de la répercussion de ces « sous-entendus » sur les bénévoles – environ 89 pour toutes les associations membres – sur les mécènes et sur les vocations. « On cherche à avoir des jeunes qui rentrent et qui prennent des responsabilités dans nos structures, reprend le président. Ça n’est pas facile de les garder, vu tout ce qu’il y a à faire, mais un discours comme ça, c’est sûr, ça les fait partir ».

« La DSFE manque de moyens pour nous accompagner »

Les associations membres de la Fose ne sont pourtant pas expressément visées par la réponse de la ministre.  « Elle ne cible personne en particulier, et met dans le même sac les structures socio-éducatives et médico-éducatives… Le problème, c’est que ça jette l’opprobre sur tout le monde », s’agace Eddy Cowan pour qui c’est au contraire le fonctionnement des pouvoirs publics qu’il faut interroger dans cette affaire. Le président de la Fose insiste sur le fait que la DSFE, « manque de moyens pour accompagner » et pour faire sa mission de régulation du secteur. Pour lancer des projets, innover, « c’est de plus en plus difficile d’avoir des interlocuteurs ».

La « colère » se sent dans le discours. Mais pas question pour le dirigeant d’attaquer directement la ministre, qui était elle même, au travers du Conseil des Femmes et de son foyer Pu o te hau, à la tête d’un établissement socio-éducadif, d’ailleurs le seul qui ne soit pas adhérent à la Fose. Le conseil d’administration de la Fose n’a pas non plus souhaité adresser de courrier formel de réponse à Chantal Galenon. « Nous attendons seulement d’être convoqués pour la signature des conventions de financement, reprend Manutea Gay. Et à ce moment-là, on va découvrir comme tous les ans, ce que l’on nous propose. À nous ensuite d’organiser le fonctionnement de nos structures en fonction de l’enveloppe que l’on va nous donner. Comme d’habitude. C’est juste que cette année, il y a un délai ».

 

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