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La Fraap prête à repartir en conflit au retour de Moetai Brotherson de Paris

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Le Conseil supérieur de la Fonction publique, qui doit étudier ce lundi les différentes propositions de revalorisation des catégories D, s’annonce mouvementé. La Fraap, qui estime que cette réunion « vient interférer » avec son préavis de grève, n’est satisfaite ni sur la forme ni sur le fond des tableaux transmis par le gouvernement. Ses représentants seront bien là, mais pour défendre leur propre proposition, jugée intenable car trop coûteuse par les autorités. Quand aux autres syndicats « s’ils ont des propositions sérieuses qu’ils les mettent dans un préavis de grève et basta » lance Jean-Paul Urima, qui estime que seul Moetai Brotherson, de retour de Paris le 23 janvier, « a le stylo pour signer » un protocole.

Aucun contact si ce n’est une transmission de documents. Depuis la rupture des négociations ente la Fraap et le gouvernement samedi – quand le syndicat promettait une paralysie du Pays et le président leur souhaitait une « bonne grève » – les deux parties n’ont pas mené de nouvelles discussions. La fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie (Fraap) avait seulement informé l’exécutif de la suspension de son mouvement, à quelques heures du début de la grève. Vannina Crolas, à qui Moetai Brotherson avait transmis le dossier lors de son départ à Paris, a donc expliqué à Tahiti Infos hier avoir suivi le cours du calendrier prévu et transmis les tableaux de simulation correspondant aux nouvelles propositions de revalorisation des catégorie D, qui doivent être étudiés lundi après-midi en CSFP.

« Il est difficile de donner une quelconque valeur sur ce qu’elle déclare »

Une réunion que la ministre de la Fonction publique n’aborde pas avec optimisme. Les propositions du gouvernement, toutes chiffrées à moins de 300 millions de francs par an, sont toujorus en dessous des exigences du syndicat, dont la proposition atteint, selon l’exécutif, 524 millions de dépenses en plus chaque année. « Ce n’est pas possible » précise-t-elle à nos confrères. La membre du gouvernement s’attend donc à des difficultés dans les discussions en CSFP. Jean-Paul Urima ne lui donne pas tort : « elle n’a pas du tout participé aux négociations du deuxième préavis de grève. Il est difficile de donner une quelconque valeur sur ce qu’elle déclare, explique le secrétaire général de la fédération. Dans la mesure où le président n’est pas sur le territoire, je me vois mal avec toute notre délégation entamer des négociations avec la ministre de la Fonction publique ».

S’ils sont arrivés plus tard que ce à quoi Moetai Brotherson s’était engagé, la Fraap a bien fini par recevoir les propositions du gouvernement, ces fameux tableaux qui étaient la condition d’une signature de protocole samedi dernier. Est-ce qu’ils correspondent à leurs demandes ? Effectivement, pas vraiment. « C’est toujours à contre-courant. Quand on leur demande des tableaux, il faut toujours attendre. Arriver à un moment on va remettre tout ça sur la table. Ça n’a rien à voir avec nos propositions. Notre tableau il est clair, même au niveau de la dégressivité des points. Les choses sont claires et précises. Ce qui n’est pas le cas pour les propositions du gouvernement. »

Les autres syndicats ? « S’ils ont des propositions sérieuses qu’ils les mettent dans un préavis de grève et basta »

Quatre représentants de la Fraap seront présents lundi, deux titulaires et deux suppléants et « les consignes » ont été données : continuer à discuter tant que les propositions vont dans le bon sens, que le dialogue social est ouvert, et analyser les positions des uns et des autres. Ensuite, « on avisera », explique Jean-Paul Urima. Le secrétaire général de la Fraap s’agace aussi de la façon de faire du gouvernement. « Nous menons des négociations dans le cadre d’un préavis de grève comme le prévoit le code du Travail, et cette réunion avec les autres syndicats vient interférer. Je ne sais même pas s’ils ont des propositions. S’ils veulent mélanger les pinceaux, à un moment donné on va se retirer des négociations. Il faut que le gouvernement prenne conscience que c’est grâce à l’action de la Fraap que les autres syndicats se réveillent. S’ils ont des propositions sérieuses qu’ils les mettent dans le cadre d’un préavis de grève et basta. »

Jean-Paul Urima rappelle que le préavis de grève de la Fraap peut être réactivé à tout moment et précise « avoir le temps ». Le temps d’attendre que le président du Pays rentre sur le territoire, ce qui est prévu le 23 janvier. « C’est lui qui a le stylo qui convient pour signer le protocole d’accord. S’il y en a un. C’est sûrement pas ni la vice-présidente (Minarii Galenon-Taupua, ndlr), ni Vannina Crolas, pour un conflit de cette ampleur, d’autant qu’elle n’a jamais été en négociation dans ce deuxième préavis de grève », conclut Jean-Paul Urima.

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