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La France a perdu son dernier triple A

L’agence de notation Fitch a rétrogradé vendredi soir la note de la dette française d’un cran.

L’info. C’est la fin d’une époque pour la dette française. L’agence de notation Fitch a annoncé vendredi qu’elle rétrogradait la note de la dette française d’un cran. Celle-ci est passée de AAA, la meilleure possible, à AA+. Fitch était la dernière agence de notation à conserver toute sa confiance à la France. La note est assortie d’une perspective « stable », c’est-à-dire qu’elle ne devrait pas évoluer, ni à la hausse, ni à la baisse, dans les prochaines années.

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« Faibles perspectives économiques ». Selon l’agence, cette décision s’explique par les « faibles perspectives économiques » pour les prochaines années. Dans son communiqué, Fitch pointe ainsi le problème du chômage, « à un plus haut de 15 ans », tout comme la crise de l’euro, qui n’a pas encore trouvé de solution. Les analystes s’attendent donc à une croissance plus faible que prévue : selon eux, la croissance sera de -0,3 % cette année, puis 0,7 % en 2014 et 1,2 % en 2015. A titre de comparaison, le gouvernement table lui sur 0,1 % en 2013, 1,2 % en 2014 et 2 % en 2015.

Bercy « prend acte ». Pierre Moscovici, de son côté, a « pris acte » dans un communiqué de la décision de Fitch, et a réaffirmé « la détermination du gouvernement à poursuivre la réduction des déficits publics(…) et le redressement de l’économie française ». Selon lui, la France bénéficie encore de nombreux atouts aux yeux des marchés : « son économie large et diversifiée, sa démographie dynamique, son haut niveau de productivité, la qualité de ses infrastructures et de ses services publics, la solidité de ses institutions », a-t-il énuméré.

La fin d’une époque. Avec la dégradation de Fitch, c’est le dernier AAA français qui s’envole. Standard and Poor’s, en janvier 2012, puis Moody’s, en novembre dernier, avaient déjà pris des décisions similaires. A chaque fois, la raison invoquée est la même : des perspectives économiques incertaines, un budget difficile à boucler, un risque d’emballement de la dette. Avec la rétrogradation de la France, seuls quatre pays européens conservent leur note maximale au sein des trois agences de notation : l’Allemagne, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Source : Europe1