Alors que l’Organisation internationale de la vigne et du vin a indiqué mardi une baisse significative de la production mondiale, la France est redevenue le premier fournisseur de vin au monde. En première position les années précédentes, les vignes italiennes ont notamment grandement souffert des conditions climatiques. Même chose dans l’hémisphère sud, où les productions australiennes et chiliennes s’effondrent, nous dit notre partenaire Europe 1.
La France, avec une production stable, est redevenue le premier fournisseur de vin au monde devant l’Italie, où la production a chuté de 12 %, a révélé mardi l’Organisation internationale de la vigne et du vin (l’OIV) dans sa première évaluation des vendanges 2023. Entre gels précoces, pluies diluviennes, mildiou ou sécheresses, la production mondiale de vin a néanmoins chuté cette année de 7 %, à son plus bas niveau depuis 1961.
La France se stabilise
En France, même si la production s’est stabilisée dans son ensemble, il existe de fortes disparités, a indiqué l’OIV. Le Bordelais et la région du Sud-Ouest ont fait face à la propagation du mildiou, un fléau dû à des pluies associées à la chaleur, tandis que le Languedoc-Roussillon a été affecté par des vagues de chaleur et la sécheresse. Des volumes « particulièrement importants » sont en revanche attendus dans le Cognac, en Corse et en Champagne, souligne l’OIV. Le fait que la France redevienne le premier producteur mondial laisse cependant indifférent le président des Vignerons coopérateurs de France, Joël Boueilh. « J’ai plutôt envie d’avoir des vignerons qui produisent des vins qui se vendent bien », disait-il lors d’un point presse mi-octobre.
Des résultats disparates
Dans l’hémisphère sud, l’Australie (-24 %), l’Argentine (-23 %), le Chili (-20 %) et l’Afrique du Sud (-10 %) ont été particulièrement touchés. Quelques pays ont tiré leur épingle du jeu, à commencer par les États-Unis (+12 %), qui conservent leur place de 4ᵉ fournisseur mondial, à la faveur de températures fraîches et de fortes pluies hivernales dans les régions viticoles de Napa et de Sonoma.
Les vendanges italiennes en souffrance
Viticultrice depuis plus de vingt ans à Loreto Aprutino dans le centre de l’Italie, Antonella di Tonno, 43 ans, n’a ainsi jamais vécu des vendanges aussi calamiteuses, avec des tempêtes de grêle et de longues périodes de pluies torrentielles suivies d’une grande sécheresse.
Fin juin, « un violent orage de grêle s’est abattu sur un de nos vignobles de Montepulciano d’Abruzzo, de six hectares, détruisant en quelques minutes 60 % de sa production », raconte à l’AFP la propriétaire du domaine viticole Talamonti. « Nous avons subi une baisse de 25 % de notre production, raisins rouges et blancs confondus, contre une moyenne de 40 % dans notre région, les Abruzzes. On s’en sort plutôt bien grâce à des instruments de précision comme des capteurs d’humidité », assure-t-elle.
L’Italie, avec 504 variétés de vigne exigeant chacune un temps de maturation différent, est particulièrement « exposée aux effets d’une météo capricieuse, étant donné que les opérations de récolte y durent plus de 100 jours, soit la durée la plus longue d’Europe », soulignait récemment le principal syndicat agricole Coldiretti.