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La gendarmerie mobilisée contre les violences intrafamiliales

©CP/Radio1

La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce 25 novembre, était l’occasion pour l’État de rappeler son action dans ce domaine. À commencer par la « Maison de protection des familles », une unité au sein de la gendarmerie qui assure le suivi des femmes et enfants victimes de violences.

La Maison de protection des familles, anciennement BPDJ, est une unité de la gendarmerie constituée 14 personnes, 6 gendarmes spécialisés, 4 assistantes sociales, 3 réservistes et 1 service civique. Outre l’appui aux enquêteurs, l’une de ses missions est la mise en relation des victimes avec les acteurs sociaux concernés, et le suivi de ces victimes dans le temps.

En Polynésie, c’est l’adjudant-chef Aurore Demurger qui dirige cette unité. Elle explique le travail mené par son équipe :

« La majeure partie des cas que nous traitons sont malheureusement des victimes de violences conjugales, » dit Aurore Demurger. Elles représentent 87 % des victimes. Cette année 1 388 victimes de violences intrafamiliales ont été accueillies dans les brigades de gendarmerie du fenua (+19,9 % par rapport à 2021), dont 963 pour des faits de violences conjugales (26%). La maison des familles assure le suivi d’environ 1 000 victimes par an. « Cette année nous sommes déjà à plus de 1 100 personnes, » précise-t-elle.

Ce matin, l’adjudant-chef Demurger était accompagnée de la directrice de cabinet du haut-commissaire, pour aller à la rencontre de deux victimes suivies par la maison des familles. Emilia Havez, qui a le sujet très à cœur, a salué le « travail remarquable de toute la chaîne de prise en charge. »

©CP/Radio1

 

Émilia Havez cite également parmi les actions de l’État les subventions versées à l’APAJ, qui organise des groupes de paroles entre auteurs et victimes de violence, au CIDFF,  ou encore l’accompagnement des auteurs de violences par le SPIP, que ce soit en milieu ouvert ou en milieu carcéral. Côté justice, 60% des gardes à vue en Polynésie concernent les violences intrafamiliales, et 31 téléphones « grave danger » ont été octroyés à des victimes de violences depuis le début de l’année. « Il faut arriver à faire changer les mentalités, » dit-elle, et elles souhaite que les tavana et les confessions religieuses se montrent moins timides sur ce sujet.

Car éviter la récidive, c’est aussi faire de la prévention : la Maison des familles intervient presque tous les jours dans des écoles, collèges et lycées, pour sensibiliser les enfants, victimes directes ou collatérales des violences au sein de leur foyer, et les plus âgés qui s’apprêtent à entamer une vie de couple.

« Il ne faut pas avoir peur », c’est le message que Aurore Demurger veut faire passer. « La honte, elle n’est pas sur la victime, elle est vraiment sur la personne qui ose faire vivre ça à la victime. Les violences physiques mais aussi psychologiques sont très dures à assumer, la victime en vient à penser que le mis en cause a raison dans tout ce qu’il lui fait subir. Il faut les écouter. Donc si vous êtes témoins, écoutez-les, et incitez ces personnes à nous contacter ou à aller voir les associations. »

 

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