Le protocole d’accord a été signé jeudi après-midi par les syndicats, après six jours de grève, qui ont impliqué entre 30% et 40 % des salariés et entrainé la fermeture de plusieurs bureaux de poste. En revanche, la situation reste bloquée du côté d’ADT.
Les protocoles d’accord ont été signés, par tous les syndicats autonomes du groupe (Sapot) et la CSIP, en attendant la signature de O Oe To Oe Rima et de la CSTP FO ce vendredi matin. Le dernier point bloquant concernait « le décompte des journées de grève. On estimait qu’une indemnisation était légitime de la part de la direction », précise Moana Pihatarioe, secrétaire général du Sapot Fare Rata.
« Quand on regarde, c’est notre mobilisation qui a fait qu’on a pu obtenir des réponses de la part du gouvernement », jugées favorables à l’oral, moins à l’écrit. « Mercredi, le président du Pays a adressé un courrier à la PDG du groupe, et le premier paragraphe donne un peu la chair de poule, il parle de restructuration, ça sent un peu la réorganisation, on a encore peur que la DSP puisse être mise à mal ».
« Nous ne sommes pas allés en grève contre Google »
Jusqu’à 400 agents de l’OPT ont fait grève. « Entre 30 à 40% du personnel », ce qui a eu un certain impact avec la fermeture de nombreuses agences pendant la période. « C’était notre seul moyen de manifester autour de tout ce qu’il se passe dans le groupe, notamment au niveau de la DSP ». Parmi les avancées du conflit, Moana Pihatarioe retient « tout ce qu’on a demandé autour de la convention commune, obtenue en octobre 2023. Il ne manquait plus qu’à l’appliquer, on arrivait au mois d’août, avec des difficultés à le faire et des discussions sur ses spécificités, six mois après sa signature en janvier ». « Contrairement à ce qui a pu être dit, nous ne sommes pas allé en grève contre Google. Notre principale revendication c’était ‘’non au gel des acquis sociaux’’ » souligne-t-il.
Les syndicats restent vigilants, concernant la délégation de service public. « La loi de pays date de 2009, les juristes de l’OPT et du Pays travaillent dessus pour maintenir ce service public au sein de Onati, mais quand on lit le courrier adressé à la PDG, ça fait peur », conclut le secrétaire général de Sapot Fare Rata.
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Le mouvement des agents de sureté et sécurité se poursuit à l’aéroport. Selon les syndicats, 93% des effectifs sont mobilisés, ce qui traduit un « mal-être, un manque de considération, voire de l’esclavagisme moderne en termes de conditions de travail » dans les deux structures concernées, Tahiti Sûreté et South Pacific Sécurité, dénonce Avaiki Teuiau. Un 13e mois leur a notamment été proposé mais en échange de la récupération des délais de carence et d’un retour au Code du travail concernant la prime d’ancienneté. Ce qui signifie « renoncer à des acquis sociaux contre ce 13e mois », fustige la secrétaire générale de A Tia i Mua. Les discussions devaient reprendre ce jeudi après-midi avec les directions concernées, dans les locaux d’ADT, et « à l’initiative des syndicats ». En ce qui concerne l’impact sur les vols,« la continuité territoriale est assurée ». Air Tahiti souligne tout de même que « le service fret local et international est contraint d’adapter ses horaires d’acceptation du fret au départ de Tahiti ». Ce jeudi, le service a fermé à 10 heures. « Une reprise est prévue pour demain, vendredi 2 aout 2024 : nous invitons la clientèle à se présenter à partir de 6 heures », ajoute la compagnie, précisant que « les voyageurs Air Tahiti au départ de Tahiti sont invités à se présenter aux comptoirs d’enregistrement 3 heures avant l’heure de départ prévue pour leur vol domestique. » Une consigne qui penche plus vers « les 2 heures avant le décollage », du côté d’Air Moana. À noter que le haut-commissaire n’a pas réquisitionné d’agents ce jeudi soir pour les vols internationaux. |