L’épilogue nébuleux de la 27e Hawaiki Nui Va’a reste en travers de la gorge de nombreux équipages trois jours après l’arrivée. Des pénalités lourdes, évoquées avant le départ à Taha’a mais jamais confirmées, ont influencé les choix stratégiques des rameurs pour la dernière étape. Le directeur de course insiste encore ce lundi pour les appliquer a posteriori.
La grogne se répand. Trois jours après l’arrivée à Bora Bora de la 27e Hawaiki Nui Va’a, plusieurs participants expriment leur mécontentement. Sujet de discorde : l’incroyable départ de la troisième et dernière étape, dans des conditions très obscures, vendredi 2 novembre 2018 à Patio à Taha’a.
Des pénalités lourdes avaient été annoncées la veille, à l’issue de la deuxième étape Raiatea-Taha’a. Des pénalités de 5 minutes pour faux départ contre une cinquantaine de pirogues, ainsi que des pénalités de trois minutes contre plusieurs pirogues ayant surfé des vagues de bateaux pendant l’étape lagonaire Raiatea-Taha’a. Ces sanctions avaient été promises aux entraîneurs lors de la réunion publique d’après-course, à Patio à Taha’a jeudi après-midi. En revanche, ni la durée des sanctions, ni les noms des équipes concernées, n’avaient été cités clairement.
Au moment du départ, le lendemain à 7h30 à Taha’a, ces sanctions n’étaient ni confirmées, ni infirmées. Les rameurs n’avaient aucune information sur leur classement officiel avant la dernière étape. Jean-Marie Teamotuaitau, président de l’association Team OPT, dont la pirogue a terminé quatrième au classement général, confirme que les rameurs se sont « positionnés au départ sans avoir aucune information sur les clubs pénalisés ».
De son côté, le président de l’association EDT Va’a, Dany Gérard, raconte comment la stratégie de course a été perturbée par ces pénalités annoncées, et finalement pas appliquées. « Si on n’avait pas eu ces pénalités, on aurait marqué Shell », résume Dany Gérard.
Au final, aucune pénalité n’a été comptabilisée dans le classement général disponible ce lundi matin sur hawaikinuivaa.com. Joint par téléphone à Bora Bora, le président de Paddling Connection, Wilfred Ah Min, n’y va pas par quatre chemins : « Avant la course, on nous avait dit de signaler les infractions. J’avais rempli ma fiche de commissaire de course en signalant les bateaux qui avaient surfé les vagues des bateaux. Si au final, aucune pénalité n’a été infligée, alors l’année prochaine on va tous suivre les bateaux. On peut jeter le règlement à la poubelle ! »
Des pénalités seront finalement appliquées ?
Quant au directeur de course, Alfred Mata il assure ce lundi midi à Radio 1 qu’il compte toujours sur l’application des pénalités évoquées dès jeudi soir à Taha’a : 3 minutes contre Shell Va’a pour surf de vagues de bateaux, et 8 minutes contre EDT Va’a pour défaut d’alignement et surf de vagues de bateaux. « La commission doit se réunir pour valider ces pénalités. Il faut trancher cette histoire sinon on aura fait tout ça pour rien du tout. Moi je ne veux pas lâcher. Il faut que ça se passe aujourd’hui et qu’on n’en parle plus », explique au téléphone Alfred Mata lundi midi.