La cour d’appel de Papeete a prononcé ce jeudi matin la liquidation de la société éditrice de La Dépêche de Tahiti, huit ans après la reprise du groupe par l’homme d’affaires Dominique Auroy. Les salariés sont toujours dans le flou sur la suite, sur fond de déclarations énigmatiques du dirigeant.
Épilogue judiciaire pour La Dépêche de Tahiti, placée en redressement en 2018, et en liquidation en octobre 2020. Dans le précédent épisode, la société éditrice du journal demandait la liquidation elle aussi, se déclarant dans l’incapacité d’honorer les échéances de son plan de continuation. La dette du quotidien est qualifiée de « pharaonique » – l’ardoise dépasse les 700 millions de Fcfp – par l’un des avocats des créanciers du groupe, Me Mitaranga : « Mais surtout cette liquidation était à mon sens préméditée. Puisqu’on sait que le style de gestion de La Dépêche était fait de manière à ce que les créances ne soient pas payées. » Il s’interroge aussi sur les protections dont aurait pu bénéficier le titre au fil du temps : « Pourquoi la Dépêche a été protégée autant de temps par l’État, le Pays, le ministère public (le parquet avait fait appel de la liquidation au nom de la pluralité de la presse, ndr) ? »
Le quotidien devrait paraître demain, vendredi, mais nul ne sait, ou ne dit, ce qu’il en sera au-delà. Les salariés s’entendent dire depuis des semaines qu’une reprise du titre est en préparation, et Dominique Auroy a déclaré à nos confrères de Tahiti Infos qu’il pensait que « La Dépêche sera comme le phoenix ». Mais reste-t-il seulement assez de cendres pour qu’il en renaisse ?