DIALOGUE – Kim Jong-Un, le dirigeant nord-coréen, s’est déclaré prêt à des négociations au plus haut niveau avec son voisin du sud.
Un traditionnel message du nouvel an ? Pas si traditionnel que ça. Kim Jong-Un a fait une proposition inattendue lors de la présentation de ses vœux pour 2015, en se disant prêt à des « discussions au plus haut niveau » avec la Corée du Sud. L’objectif ? Mettre fin à un conflit qui se traîne depuis la fin de la guerre de 1950-1953.
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« Aucune raison » de ne pas négocier. « En fonction de l’humeur et de circonstances qui restent à créer, nous n’avons aucune raison de ne pas tenir des discussions au plus haut niveau », a dit Kim Jong-Un lors de son discours du nouvel an. La presse sud-coréenne a aussitôt interprété ces paroles comme une offre de rencontre avec la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.
« Nous ferons tous les efforts pour faire avancer le dialogue et les négociations », a ajouté le dirigeant communiste.
Le dernier sommet intercoréen remonte à 2007. Le président sud-coréen Roh Moo-Hyun, décédé depuis, avait alors rencontré, à Pyongyang, Kim Jong-Il, père de Kim Jong-Un décédé en 2011.
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Séoul salue cette proposition. Alors que Pyongyang a été ces dernières semaines sous le feu des critiques internationales, la Corée du Sud s’est félicité de cette proposition « significative », d’autant plus qu’elle avait aussi proposé des pourparlers dès janvier 2015. « Le gouvernement considère que (le message du dirigeant nord-coréen) est significatif car il montre une disposition au dialogue et aux échanges intercoréens », a déclaré Ryoo Kihl-Jae, le ministre sud-coréen de l’Unification lors d’un point presse.
Un porte-parole du département d’Etat américain a également affirmé le soutien des États-Unis à « l’amélioration des relations intercoréennes ».
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Tacle pour les Etats-Unis. Kim Jong-Un n’a cependant pas épargné les Etats-Unis lors de son discours. Il a appelé Washington à un « changement courageux » de son attitude envers Pyongyang et a dénoncé son rôle de meneur dans la campagne internationale qui vilipende la Corée du Nord. « Les Etats-Unis et ses disciples se livrent à cette vilaine escroquerie des droits de l’Homme parce que leurs manigances pour détruire notre force de dissuasion nucléaire et brider notre République par la force deviennent irréalisables », a lancé le jeune dirigeant nord-coréen.
Camps de prisonniers, torture et viols. Le Conseil de sécurité de l’ONU a consacré fin décembre une séance entière à la situation des droits de l’homme en Corée du Nord. Elle faisait suite à une résolution de l’Assemblée générale lui demandant de saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour des abus imputés au régime nord-coréen. Si aucune décision n’a été prise, Pyongyang est quand même accusé, après une enquête exhaustive de l’ONU, d’exactions « sans égal dans le monde contemporain ».
Les enquêteurs des Nations unies ont recueilli des témoignages d’exilés nord-coréens et documenté un vaste réseau de camps de prisonniers détenant jusqu’à 120.000 personnes. Ils ont aussi révélé des cas de torture, d’exécutions sommaires et de viols.
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