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« La maison vibre de partout » : en Floride, une famille polynésienne au cœur de l’ouragan Milton

Des pluies diluviennes s’abattent actuellement sur Orlando, et ce depuis le début de la journée. ©D.R.

Installé à Orlando depuis près de quinze ans avec sa famille, Ate Tehau vit actuellement le passage de l’ouragan Milton. Ce chauffeur routier originaire de Rangiroa n’habite qu’à 120 kilomètres de Tampa, où le gros de la tempête sévit actuellement. Depuis lundi, les écoles sont fermées et une partie de la population a fui vers le nord, effrayée par les alertes tornades et les risques d’inondation. Resté sur place avec ses deux enfants, son épouse étant hospitalisée, le Polynésien s’est préparé avec minutie pour affronter une nuit à risque.

« Ça vibre de partout, c’est vraiment fort, c’est la première fois que j’entends des sifflements dans la maison ». La Floride a beau avoir l’habitude d’entendre souffler les tempêtes, Ate Tehau est particulièrement vigilant. Ce mercredi à 22 heures (18 heures à Tahiti), l’ouragan Milton souffle particulièrement fort sur Orlando, ville située à 120 kilomètres de la région de Tampa, la plus exposée, où de gros dégâts sont déjà à signaler. Joint un peu plus tôt, ce Polynésien installé en Floride depuis 2010 constate déjà « des rafales de 120 à 130 km/h et de la pluie ». « L’avantage, c’est que j’habite sur les collines, et que ma maison est située entre deux autres habitations qui la protègent », rassure-t-il. Le quartier situé en contrebas n’a déjà plus de courant et les magasins ont fermé leurs portes « même ceux qui sont habituellement ouverts 24h/24 ».


Boîtes de conserve, réchauds, cordes et gilets de sauvetage

Depuis trois jours, toute la région est sur le qui-vive. « Nous sommes interdits de travailler et les écoles de mes deux enfants sont fermées depuis lundi, elles sont inondées. Beaucoup de monde s’est envolé vers le Nord », explique ce chauffeur routier. D’autres ont fui par la route, entrainant d’énormes bouchons en ville. Lui est resté sur place, son épouse étant hospitalisée à Orlando. « L’hôpital est bien sécurisé et il a son propre groupe électrogène. Donc c’est surtout elle qui s’inquiète pour nous ».

Pour affronter cet ouragan, classé il y a encore moins de 24 heures en catégorie 5 – le maximum- mais qui devrait tout de même souffler un peu moins fort qu’annoncé, avec un reclassement en catégorie 2, Ate Tehau a anticipé. Les autorités ont distribué des sacs de sable, les fenêtres sont condamnées. « J’ai fait du stock, surtout des conserves. J’ai aussi acheté des lampes, des bougies, des fours à gaz, des cordes et des gilets de sauvetage pour mes enfants », détaille celui qui a particulièrement été apeuré par les alertes tornade « pas loin de chez moi, il y a à peine trois heures ».

« Le pire » attendu pour le milieu de la nuit

Au téléphone, et alors que « le pire est à venir », il explique être scotché devant sa télévision. « Ce qui est bien ici, c’est que les autorités préviennent tout de suite. Même si tu regardes un film, ils peuvent couper et envoyer une alerte météo ». Après avoir anticipé, en faisant une sieste dans l’après-midi, il compte veiller toute la nuit. Impossible de dormir : la pluie tombe depuis le matin et le vent « tape trop fort ». « Je suis debout, je marche, je fais des tours dans la maison, je regarde la télé en live et je n’arrive pas à m’asseoir. Tout ce bruit, c’est un peu stressant », détaille-t-il. Les enfants, eux sont rivés sur leur tablette. « Ça les occupe un peu. On a mis les matelas dans la salle de bain, là où c’est le plus sécurisé pour nous ».

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Jt Vert 10/10/2024

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