ACTUS LOCALESPOLITIQUE

La marche « Ma’ohi Lives Matter » samedi à Papeete

©CP/Radio1

Le Tavini, l’association 193, l’Église protestante ma’ohi, Moruroa e Tatou appellent la population à marcher samedi prochain, jour anniversaire de l’essai atomique Centaure.

« Nous voulons dire au gouvernement français que nous sommes des êtres humains » expliquait Oscar Temaru ce mardi matin, en prélude à la marche « Ma’ohi Lives Matter » de samedi prochain. Une semaine avant l’arrivée à Papeete du Président de la République, le leader indépendantiste appelle les Polynésiens à se mobiliser massivement contre le « déni » de l’État français qui « minimise » les conséquences des essais et refuse d’en débattre devant les instances internationales.

Aucune rencontre entre Oscar Temaru et Emmanuel Macron n’est prévue pour l’heure. Si elle devait advenir, dit le président du Tavini, « je lui dirais merci pour les propos tenus à Alger, que la colonisation est un crime contre l’humanité… il est en plein dedans, là. » Quant à savoir si le Président de la République devrait demander pardon au peuple polynésien, Oscar Temaru répond : « Il faut demander pardon avec le cœur, pas du bout des lèvres pour des raisons politiques ».

Recueil de plaintes individuelles à transmettre à la CPI

Ce « Ma’ohi Lives Matter », que les organisateurs souhaitent pérenniser et célébrer chaque année, est l’occasion de poursuivre la démarche pour que la Cour pénale internationale se saisisse de l’accusation de crime contre l’humanité – démarche initiée en octobre 2018 par une « communication » au procureur. Oscar Temaru demande aux victimes de maladies radio-induites et à leurs descendants de constituer leurs « dossiers de plainte » avec l’aide d’une douzaine de référents, plaintes qui seront ensuite acheminées au bureau du procureur de la CPI, dans l’espoir que le nombre de demandes puisse convaincre la CPI d’intenter une action.

Le Tavini poursuit donc son action auprès de la population locale, mais aussi auprès des instances régionales du Pacifique. Il travaille notamment à la mise en place, sur le modèle onusien, d’une « Décennie pour la justice nucléaire » avec le Forum des îles du Pacifique et le groupe des petits pays insulaires, le Conseil mondial des Églises, et les ONG membres du Conseil économique et social de l’ONU. Le Tavini veut aussi faire porter sa voix plus loin. Il est en train de recruter un cabinet de stratégie et communication, en Australie, pour « maintenir le fait nucléaire au sommet de l’agenda national et international ». Tous les responsables insistent également sur la nécessité de mobiliser la jeunesse polynésienne, dans laquelle la connaissance du fait nucléaire reste imparfaite.

« Laisser la France être juge et partie dans cette affaire, c’est un déni de justice », martèle Oscar Temaru, qui traite le gouvernement de « bande de fous » après la conférence de presse donnée lundi par Édouard Fritch : « J’ai appelé l’hôpital psychiatrique de Taaone pour savoir s’il y avait des camisoles disponibles. On m’a répondu qu’ils n’étaient pas fous, mais qu’ils souffraient du syndrome de Stockholm », a-t-il plaisanté.

« C’est un appel à toute la population de venir samedi manifester notre mécontentement de n’avoir pas été respectés dans notre dignité d’hommes », a conclu Frère Maxime de l’association 193.

Samedi matin dès 6 heures, les manifestants sont appelés à se réunir soit au stade Willy Bambridge, soit sur le parking du parc des expositions de Mamao. Les cortèges partiront à 9 heures pour converger sur la stèle de Pouvanaa a Oopa place Tarahoi. Jusqu’à 15 heures, chants, prières, orero, témoignages de malades et de leurs familles, interventions de militants polynésiens et étrangers se succéderont.

 

Article précedent

Un nouveau commandant et toujours des missions pour la frégate Prairial

Article suivant

Tu'aro Fit : solidarité avec les salles de sport polynésiennes

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

La marche « Ma’ohi Lives Matter » samedi à Papeete