La Marina de Papeete, flambant neuve, a été inaugurée mardi de la semaine dernière. Avec les marinas de Taina et le port à sec de Fare Ute, tous deux au bord de l’asphyxie, la marina de Papeete devrait dynamiser le secteur de la plaisance, vivier d’emplois.
Elle était attendue par la population mais surtout par les professionnels. La marina de Papeete s’étend sur trois hectares et peut accueillir 94 navires d’une taille comprise entre 10 mètres et 22 mètres. Ces installations seront complétées de 200 mètres de quais dédiés aux navires de 24 mètres à 200 mètres de long. De quoi donner un nouveau souffle au secteur de la plaisance qui représente un pan important de l’économie bleue. Un levier économique d’avenir pour le fenua. Gérard Siu, président du cluster maritime polynésien créé il y a un an, était présent à l’inauguration. Il s’est félicité de cette nouvelle infrastructure qui pourrait faire de Papeete une « capitale marine ».
« Avoir le savoir-faire n’est pas suffisant »
Bateaux, amarrage, équipements des ponts, voilerie, sellerie, peinture, l’électricité… sont autant d’activités qui devraient profiter aux acteurs économiques locaux et permettre la création d’emplois. Mais combien le fenua peut-il en espérer ? Difficile pour le cluster maritime polynésien d’avoir des chiffres. Seule certitude, la main-d’œuvre qualifiée manque cruellement au fenua. C’est pourquoi ce groupement de professionnels espère la création d’un « centre des métiers de la mer » car selon Stanley Ellacott, vice-président du cluster, un savoir-faire à lui tout seul « n’est pas suffisant ».
Il y a une dizaine de jours, le président du cluster France, Frédéric Moncany de Saint-Aignan était à Tahiti et a pu rencontrer son homologue polynésien. Des entretiens avec des membres du gouvernement ont également eu lieu. Outre la possible création d’un centre des métiers de la mer, le cluster du fenua aimerait la création « d’une délégation à la mer » explique Stanley Ellacott. Finalement, un ministère des ressources marines, qui ne dit pas son nom. Rappelons qu’il avait été supprimé lors de l’arrivée d’Édouard Fritch aux responsabilités. « Cette délégation à la mer devrait être une sorte de guichet unique où tous les dossiers liés à la mer seront traités. Il faut savoir qu’aujourd’hui un dossier parcourt cinq voire six ministères. En créant ce guichet, on accélérera les dossiers… Une idée plus ou moins retenue par la Présidence», conclut Stanley Ellacott. Son équivalent métropolitain est le Secrétariat général à la mer rattaché au Premier ministre . « Il anime et coordonne les travaux d’élaboration de la politique du Gouvernement en matière maritime, propose les décisions qui en découlent et s’assure de la mise en œuvre de la politique arrêtée » précise son site internet.