Le Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF), l’association Haururu et le Réseau polynésien des maladies respiratoires (RePMaR) ont signé samedi à Papeno’o un partenariat ambitieux. Les trois entités ont décidé de suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’intégration de la médecine traditionnelle « aux systèmes de nationaux de soins de santé ».
Une alliance attendue depuis plusieurs décennies en Polynésie française a été mise en place samedi à Papeno’o. Il s’agit de la « médecine intégrative », dans laquelle la médecine conventionnelle et la médecine traditionnelle travaillent en partenariat. Une convention a été signée samedi à Papeno’o à cet effet. Depuis plusieurs mois, l’association Haururu, le Réseau polynésien des maladies respiratoires (RePMaR) de taote Eric Parrat, ainsi que le CHPF ont entamé des discussions avec pour objectif de « répondre aux besoins de la personne malade et de mettre en avant tout ce qui peut concourir aux soins de la personne », comme l’explique taote Parrat. Le médecin considère d’ailleurs que ces initiatives sont importantes « pour faire tomber des malentendus, faire avancer la santé et montrer que chacun peut apporter à la santé ».
Taote Eric Parrat considère que « les deux approches de la médecine sont complémentaires sur beaucoup d’aspects, c’est le début de quelque chose qui va profondément changer les choses ». Les trois entités se sont inspirées du mémorandum de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) intitulé « Stratégie pour la médecine traditionnelle pour 2014-2023 », dans lequel l’institution préconise « la contribution de la médecine traditionnelle à la santé, au bien-être et aux soins de santé centrés sur la personne ». L’OMS qui recommande ainsi « d’intégrer la médecine traditionnelle aux systèmes nationaux de soins de santé ».
Pour la présidente de l’association Haururu, Léone Teuira, ce partenariat est « l’aboutissement d’un travail de longue haleine ». Un séminaire est d’ailleurs prévu le week-end prochain avec une rencontre entre des professionnels en oncologie, maternité, cardiologie, urgence ou encore réanimation et des tradipraticiens. « On vient de loin, c’est une vraie révolution (…). On va découvrir qu’on fait tous la même chose et il faut vraiment qu’on soit uni », se félicite Léone Teuira.
Jenny Torea, masseuse de profession, met à profit son « don » reçu il y a plus de vingt ans pour les patients sous traitement. Depuis déjà quatre ans, la jeune femme travaille avec le Centre hospitalier.