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La ministre de l’Éducation « satisfaite » de cette rentrée des classes

La ministre de l’Éducation Christelle Lehartel dans une classe de CM1 de l’école adventiste Tiarama, à Papeete.

En visite dans des établissement privés et publics ce mardi matin, Christelle Lehartel a une fois de plus cherché à rassurer les parents d’élèves. Malgré une rentrée par petits groupes, et la mise en place de consignes sanitaires strictes dans les écoles, collèges et lycées, beaucoup ont choisi de ne pas envoyer leur enfant à l’école pour le moment. La ministre de l’Éducation juge toutefois les chiffres de présence « satisfaisants » : « c’est une rentrée qui doit être progressive ».

Les élèves de la grande section de maternelle jusqu’au lycée ont retrouvé hier le chemin des classes. En tout cas certains d’entre eux : après près de deux mois de confinement, cette rentrée se fait « sur la base du volontariat des familles » et « en alternance » afin de faire respecter les gestes barrières dans les établissements. Et c’est justement pour constater le respect de ces règles sanitaires que la ministre de l’Éducation Christelle Lehartel a visité plusieurs établissements ce matin. À commencer par le centre scolaire adventiste de Tiarama, à Papeete. Marquages au sol colorés, rubalise pour scinder la cour de récréation en différentes zones, affichettes dessinées ou humoristiques pour sensibiliser aux gestes barrières… La ministre rappelle que la DGEE n’avait fixé qu’un « cadre général » avec son protocole sanitaire : chaque établissement est libre de l’adapter et « d’avoir ses propres idées ».

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Difficulté d’organisation pour les parents

À Tiarama, « de la cour au réfectoire en passant par les salles de classe, il a fallu deux semaines de travail pour préparer cette rentrée ». Qui s’est plutôt bien passée, d’après le directeur de l’enseignement adventiste et principal du collège du centre scolaire, Yann Atger. « Il a fallu corriger certains dispositifs lundi, notamment à cause de la pluie, mais globalement ce qu’on avait prévu a fonctionné », dit-il. Les enseignants étaient eux-même appelés à « innover », certains organisant par exemple des sessions de visioconférence dans leur classe pour « garder un lien entre tous les élèves ». Quant aux parents, « certains ont mis du temps, mais ils ont l’air d’être rassurés« , assure Yann Atger. Le problème vient davantage de l’organisation : « l’alternance est compliquée à gérer pour beaucoup de familles ». Certains enfants sont en effet convoqués à la demi-journée, deux ou trois fois par semaine, et les temps de présence varient entre les sections, ou en fonction du remplissage des classes.

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Si les autorités cherchent à tout prix à « rassurer » les familles sceptiques sur le risque sanitaire, fort est à parier que les difficultés d’organisation pèsent aussi sur l’absentéisme. D’après des chiffres de la DGEE publiés hier soir, environ 20% des élèves du public étaient présents à l’école lundi. « Parce que tous les enfants n’étaient pas convoqués », insiste Christel Lehartel. En ne prenant en compte que les enfants attendus, entre 61 et 63% des élèves ont répondu présent de la primaire au lycée. Des chiffres « satisfaisants », estime la ministre.

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La cours de récréation de l’école adventiste Tiarama, à Papeete, a été divisée en plusieurs zones pour éviter le mélange des classes et surveiller plus facilement l’application des gestes barrières.

Les élèves, justement assurent en chœur – devant la ministre, du moins – être « très contents » de retrouver leur classe et leurs camarades. Pas de raison de s’inquiéter pour les leçons qui restent bien légères. Car c’est toujours la « continuité pédagogique » qui s’applique dans les classes. Les enseignants « font le bilan », avec les élèves, de ces longues semaines de confinement, et surtout « proposent une écoute, et de la discussion à leur classe ». « a a créé des moments forts dès le premier jour, explique Joséphine, institutrice et directrice à la primaire de Tiarama. Certains enfants ont besoin de parler, ont des questions sur l’épidémie ou sur la situation, et on essaie de leur répondre ». Pas question, pour l’instant, d’essayer de « rattraper le temps perdu » du côté des enseignements : il s’agit de retravailler les « fondamentaux » dans chaque section.

Aucune date n’a pour le moment été avancée pour la reprise « normale » des cours à Tahiti et Moorea. Dans les îles, ce devrait être dès lundi 25 mai.