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La moralisation de la vie publique débarque au fenua

© Cédric Valax

La classe politique polynésienne était en émoi cette semaine en découvrant que plusieurs dispositions du projet de loi pour la « confiance dans la vie publique », débattu à l’Assemblée Nationale, s’appliqueraient à la Polynésie française. Les représentants de Tarahoi auraient souhaité être « consultés » pour avis sur ces dispositions, et notamment sur celles relatives aux embauches familiales.

Dans son communiqué, la sénatrice et représentante Lana Tetuanui était « mécontente » cette semaine des conditions de l’extension à la Polynésie française de plusieurs dispositions visant à renforcer la moralisation de la vie publique. Et pour cause, la semaine dernière, la présidente de la commission des Lois à l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet, a fait passer plusieurs amendements destinés notamment à étendre à la Polynésie française les interdictions d’embauches familiales dans les cabinets de la présidence, du gouvernement et du président de l’assemblée, mais aussi à interdire aux représentants de Tarahoi d’exercer des activités de consultant.

Officiellement la sénatrice n’est pas opposée à ces mesures, mais elle estime qu’il n’est pas normal que l’assemblée de la Polynésie française n’ait pas été saisie « pour avis ». Lana Tetuanui a donc contacté le président de l’assemblée, Marcel Tuihani, qui a saisi l’Assemblée Nationale, le Sénat et le cabinet de la ministre des Outre-mer pour s’émouvoir de la situation. Marcel Tuihani qui tient pour autant le même discours que la sénatrice : « Je n’embauche personne de ma famille dans mon cabinet. Je n’ai aucun problème avec ces dispositions. Mais c’est pour le principe de notre consultation. »

Quelles dispositions pour les élus polynésiens ?

En l’état actuel des travaux du projet de loi et du projet de loi organique pour la « confiance dans la vie publique », plusieurs dispositions concernent expressément les élus polynésiens. Il sera désormais interdit au président de la Polynésie française, aux membres du gouvernement et au président de l’assemblée de la Polynésie française, mais aussi aux tavana, de compter parmi les membres de leurs cabinets « leur conjoint, pacsé ou concubin » et les « parents » et « enfants » de ces conjoint, pacsé ou concubin.

Par ailleurs, il sera également interdit aux représentants de Tarahoi d’exercer des activités de conseil pour des sociétés privées, sauf si ces activités ont débuté plus d’un an avant le mandat de l’élu. Enfin dernière nouveauté, la création d’un « médiateur du crédit » aux candidats et aux partis politiques « chargé de concourir (…) au financement légal et transparent de la vie politique ».