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La nouvelle licence Sciences pour l’ingénieur de l’UPF, « une plus-value par rapport aux classes prépa »

©CP/Radio1

C’est l’une des deux nouvelles licences qui seront proposées par l’Université de la Polynésie française à la prochaine rentrée : la licence « Sciences pour l’ingénieur », qui s’inscrit dans le parcours « Sciences et techniques durables », et qui correspond aux besoins du territoire mais aussi aux demandes des étudiants. Rencontre avec Franck Lucas, le responsable pédagogique de cette licence novatrice au fenua.

Franck Lucas, responsable pédagogique cette nouvelle licence, est parti d’un constat : « Tous les ans, en regardant les chiffres de Parcoursup’, on se rendait compte qu’un grand nombre d’étudiants allaient chercher des informations sur les filières de l’ingénierie. L’objectif c’est de leur proposer ces formations ici, sans avoir à quitter le territoire après le bac. »

Car la traditionnelle « classe préparatoire », considérée comme la voie royale vers les incontournables écoles d’ingénieurs accréditées, n’est pas sans inconvénient. Le prix de la formation, la nécessité d’aller en métropole, mais surtout, dit-il, « à l’issue, on est très bien entraîné à passer des concours, mais on ne connaît rien au métier d’ingénieur. » L’UPF veut donc que les étudiants soient mis face à des cas pratiques dès la première année après le bac. À l’issue de cette licence ils auront le titre « d’assistant d’ingénieur », qui leur ouvrira déjà des portes professionnelles, ou qui leur permettra d’envisager ensuite un master ou une école d’ingénieur.

« On est en train de mettre en place des partenariats avec des écoles d’ingénieurs en France pour que nos étudiants soient bien accueillis. On souhaite évidemment qu’ils poursuivent, parce qu’il y a un besoin d’encadrement ici par des jeunes Polynésiens », complète l’enseignant.

L’importance de la pédagogie par projet

Cette nouvelle offre de l’UPF cible trois domaines dans lesquels les entreprises locales ont des besoins : mécanique et énergétique d’une part, électricité, électronique et automatique d’autre part, et enfin chimie. L’université va recruter un nouvel enseignant-chercheur, et aussi « faire appel à des gens qui exercent ces métiers et qui vont donner à nos étudiants la vision du terrain. C’est la plus-value qu’il y a par rapport aux classes préparatoires.  (…) Une chaire universitaire d’enseignement va être créée, pour regrouper les entreprises qui seraient intéressées par nos étudiants, de manière à ce qu’on puisse discuter et réactualiser les programmes en permanence, mais aussi pour que ces entreprises nous proposent des stages, des projets. » La pédagogie par projet est au cœur de la conception de cette nouvelle filière, insiste Franck Lucas, pour amener les étudiants à des concepts abstraits sans les dégoûter.

Concrètement, dit Franck Lucas, les titulaires de ces licences pourront espérer trouver du travail dans les bureaux d’études du territoire, ainsi que dans les grandes entreprises comme par exemple EDT, la TEP ou Fenua Ma, ou dans des jeunes startups du domaine de l’environnement. C’est pourquoi cette nouvelle licence est l’une des deux premières qui s’inscrivent dans la démarche « Narua » de transition environnementale et de développement durable, qui va dans les prochaines années infuser dans tous les départements de l’UPF. « On ne peut plus enseigner la mécanique des fluides, la mécanique des solides ou la chimie sans se préoccuper de l’impact de ces sciences sur l’environnement », résume Franck Lucas, qui espère constituer une première promotion d’une soixantaine d’étudiants.

 

 

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