Conservés depuis plus d’un siècle au Musée d’Histoire naturelle de Vienne, les vestiges humains de soixante-quatre indigènes ont été rendus à leurs descendants. Ils avaient été pillés par un taxidermiste autrichien à la fin du XIXe siècle.
Les familles meurtries ont attendu ce moment depuis des générations entières. Les dépouilles de plusieurs dizaines de Maori et de Moriori, qui étaient en Autriche depuis plus de 130 ans, ont été officiellement restituées dimanche à la Nouvelle-Zélande par le Musée d’histoire naturelle de Vienne. La cérémonie de restitution des restes humains de 64 Maori et Moriori, des indigènes des îles principales de la Nouvelle-Zélande et des îles Chatham, situées au large de l’archipel, s’est déroulée au musée national de Te Papa à Wellington où elles reposeront dans un lieu sacré.
Ces dépouilles, dont des crânes, se trouvaient depuis des décennies dans la capitale autrichienne après avoir été pillées à la tribu « iwi » par le taxidermiste et pilleur de tombes autrichien Andreas Reischek. Il a vécu en Nouvelle-Zélande pendant douze ans, jusqu’en 1889. Dans ses journaux intimes, il décrit la manière dont il a saccagé plusieurs tombes, sans autorisation, notamment sur les îles Chatham, à Christchurch ou encore à Auckland.
William « Pou » Temara, président du comité consultatif de rapatriement de Te Papa, a estimé que ce rapatriement, le plus important à ce jour de l’Autriche vers la Nouvelle-Zélande, était significatif. « C’est toujours un soulagement et un privilège spirituel d’accueillir de nouveau nos ancêtres qui ont été victimes de tels méfaits », a-t-il déclaré. « Culturellement, nous savons qu’ils pleurent de joie d’être rentrés à Aotearoa (Nouvelle-Zélande) où ils vont enfin reposer en paix » ;
Le responsable par intérim de cette opération, Te Arikirangi Mamaku-Ironside, a salué l’aide apportée par ses collègues autrichiens pour mettre fin à 77 ans de négociations entre les deux pays. « Le Musée d’histoire naturelle de Vienne s’est engagé à réparer les torts et a abordé ce travail avec un esprit d’ouverture et de réconciliation », s’est réjoui William Temara, avant d’ajouter qu’un programme de rapatriement financé par le gouvernement allait se poursuivre. « Bien qu’il y ait davantage de négociations en matière de rapatriement de dépouilles, il y a encore beaucoup de travail à faire pour ramener tous nos ancêtres chez eux », a-t-il précisé.
Les restes humains demeureront à Te Papa pendant que les iwi seront consultés pour déterminer leur lieu de repos final.
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