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La pilule est passée pour les consultations des médecins dans les îles

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Le Pays, la Caisse de prévoyance sociale (CPS) et le Centre hospitalier de Polynésie (CHPF) ont signé lundi matin la nouvelle convention du réseau de consultations spécialisées avancées dans les îles. En août dernier, une convention temporaire avait été signée pour permettre aux médecins libéraux d’intégrer le réseau. Une ouverture décidée après le désengagement des médecins du CHPF dans les îles qui estimaient leurs indemnités insuffisantes. Selon nos informations, les praticiens hospitaliers ont finalement décidé de jouer avec les règles imposées.

Lundi matin, une nouvelle convention relative au réseau de consultations spécialisées avancées dans les îles a été signée par le Pays, la CPS et le CHPF pour trois ans. Cette convention établit un programme de visites et de financement des médecins spécialistes, comme les gynécologues ou les cardiologues, dans les îles afin de réduire le nombre d’évasans. Mais cette convention règle surtout le problème rencontré en 2018 par la direction de la Santé face au désengagement progressif des médecins du CHPF, censés assurer cette mission.

À l’époque, les praticiens hospitaliers estimaient que l’indemnité quotidienne d’hébergement et de repas de 15 000 Fcfp versée par la Direction de la santé, ainsi que leur indemnité de sujétion spéciale, 25 000 Fcfp pour les praticiens et 20 000 Fcfp pour les sages-femmes, étaient insuffisante. Les services financiers du Pays avaient en effet mis fin à la prise en charge par le CHPF des dépassements des frais des médecins. Résultat, les praticiens refusaient d’aller consulter dans les îles et des patients étaient de nouveau évasanés pour de simples visites.

Pour palier ce manque de médecins, une convention temporaire de cinq mois a été signée en août dernier pour permettre aux médecins libéraux et aux médecins de la direction de la santé d’intégrer le réseau.

Aujourd’hui avec cette nouvelle convention, il semblerait que le problème soit réglé. Selon nos informations, les praticiens ont décidé seuls de réintégrer le réseau. Les spécialistes se sont donc pliés aux règles administratives et toucheront 15 000 Fcfp comme les médecins de la Direction de la santé, plus leur indemnité de suggestion spéciale du CHPF. Pour le ministre de la Santé, Jacques Raynal, il s’agissait simplement de « trouver un équilibre » dans la participation des différents acteurs du réseau. Selon le ministre, l’augmentation progressive du nombre de sages-femmes à la Direction de la santé permet cet équilibre. « On ne parle pas de problème, on parle d’avancée », a commenté le ministre Jacques Raynal.

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Les médecins libéraux sont toujours intégrés à cette convention. Mais ils le sont sur la base du volontariat, en complément des médecins du CHPF. C’est notamment le cas en service cardiologie « où le poids du travail est déjà très important », indique le ministre de la Santé.

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La convention prévoit des consultations dans les cinq archipels tous les deux mois. Selon nos informations, l’enveloppe consacrée à la mise en place des consultations spécialisées avancées est de 14 millions de Fcfp pour 2019. Le montant sera ajusté chaque année en fonction des besoins.