ACTUS LOCALESÉDUCATIONSOCIÉTÉ La politique de la jeunesse vue par les jeunes eux-mêmes Caroline Perdrix 2022-06-04 04 Juin 2022 Caroline Perdrix ©CP/Radio1 Le ministre de la Jeunesse Naea Bennett assistait vendredi matin à la restitution des travaux qui doivent aboutir à l’élaboration d’un plan jeunesse 2022-2027 : jeunes, mais aussi représentants d’associations, de communes et de communautés religieuses y ont participé. La demande principale est d’inclure les jeunes dans la conception des actions qui s’adressent à eux, et d’utiliser leurs outils numériques préférés. La balle est à présent dans le camp du ministre. Pas question de faire un schéma directeur de la jeunesse sans l’avis des jeunes, avait déclaré le ministre Naea Bennett en lançant les travaux le 6 mai dernier, auxquels étaient conviés des jeunes, mais aussi des représentants des communes, des communautés religieuses et des associations. Quatre axes stratégiques ont été identifiés : améliorer la conception et la conduite des politiques en direction de la jeunesse, favoriser son accès à l’autonomie, la citoyenneté et l’insertion, consolider la continuité éducative et soutenir les mouvements de jeunesse et d’éducation populaire, et renforcer la prévention des conduites à risques et de la délinquance. Ce vendredi matin à l’Institut de la jeunesse et des sports de Polynésie française (IJSPF), Naea Bennett était de retour pour la restitution de ces travaux, faite pour chacun des axes par les jeunes eux-mêmes. En préambule, ils ont exprimé la nécessité pour les responsables politiques de changer leur vision des jeunes et de ne pas les stigmatiser comme des « feignants » qui n’ont « envie de rien ». Pour créer du lien entre jeunes et pouvoirs publics, ils envisagent, dans les communes qui ne l’ont pas déjà fait, des « comités de jeunesse », et un comité similaire à l’échelon du territoire qui pourrait héberger des rencontres mensuelles, afin d’associer la jeunesse à l’élaboration des programmes. Ils suggèrent aussi un « comité interministériel de la jeunesse » – une idée qui fait écho à la position du ministre Naea Bennett, pour qui un schéma directeur de la jeunesse ne peut se faire sans le concours des autres administrations, l’Éducation et la Santé notamment. Un service administratif et une plateforme digitale spécifiques Les jeunes ont aussi exprimé le désir d’accéder plus facilement aux informations qui les concernent. Il semblerait que leur « modernité » les empêche d’aller chercher ces informations sur les sites traditionnels des administrations ou des entreprises, et ils suggèrent la création d’un « service public pour faciliter les démarches administratives » des jeunes avec sa plateforme numérique, ainsi que l’utilisation de formats qui leur sont familiers, comme ceux de Facebook ou TikTok : « de courtes vidéos d’une minute trente, pas plus ». Outre « une meilleure offre de loisirs, d’animation, de projets innovants d’insertion, de formations » pour favoriser l’engagement, l’initiative et la mixité sociale, en incluant ceux qui s’éloignent de l’école et sont tentés par la délinquance, ils recommandent l’utilisation des « influenceurs » et autres « ambassadeurs » – « les jeunes n’écoutent pas, ils copient » – pour remettre au goût du jour une forme d’éducation civique, et des actions de volontariat qui leur feraient gagner des points convertibles, par exemple, en aide au permis de conduire. Les jeunes souhaitent également qu’on facilite leur mobilité, par la gratuité des transports, la création d’auto-écoles sociales, et la création de logements étudiants. Ils identifient la nécessité de développer des offres éducatives extra-scolaires, l’aide aux devoirs, et plus généralement le mentorat et le tutorat. Ils se déclarent aussi favorables au développement de contrats d’apprentissage, à condition qu’il y ait une véritable embauche à la fin du parcours. Pour parvenir à tout cela, les jeunes ne manquent cependant pas de réalisme et identifient deux besoins : des financements publics, bien sûr, dont le déblocage est unanimement jugé trop long et trop compliqué. Mais aussi un état d’esprit parmi les jeunes : « les choses sont-elles si difficiles que ça ? Avons-nous pris l’habitude de faire des efforts à la hauteur de nos attentes ? » demande l’un d’entre eux, coach sportif. Conclusion du ministre : « C’est bien ! J’avais peur de m’ennuyer un peu, mais finalement j’ai beaucoup de boulot ! » Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)