Le programme BEST est un succès en Polynésie française. Une dizaine d’associations locales ont déjà bénéficié de cette initiative européenne pour monter des projets pour la sauvegarde des écosystèmes. Une réussite qui pousse d’autres associations à solliciter des fonds.
De nombreux représentants d’associations étaient présents, mercredi matin, dans la Salle du gouvernement, à Papeete, pour une réunion d’information sur un nouvel appel à projets de BEST (acronyme anglais pour « Régime volontaire pour la biodiversité et les services écosystémiques dans les territoires des régions ultrapériphériques et les pays et territoires d’outre-mer de l’Union européenne »). Cette année, l’Europe propose des « petites subventions », allant jusqu’à 12 millions de Fcfp. Pour en bénéficier, il faut constituer un dossier complexe, un travail lourd et difficile pour des petites structures. C’est pourquoi l’Europe et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), partenaire du projet, ont chargé Jean Kape de les aider. Avec succès : en 2016, sur les onze projets financés par le dispositif, six sont des projets polynésiens – sauvegarde de la flore menacée de l’atoll de Anaa, conservation des vestiges de forêts naturelles du plateau de Maraeti’a, à Tahiti, ou encore Hei Moana, les sentinelles de l’océan. Pour Jean Kape, il ne s’agit pas seulement d’aider les associations à monter un dossier, mais aussi à gérer les subventions obtenues.
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« Il ne faudrait pas que la mauvaise gestion de certains projets dégoûte l’Europe, ce serait la catastrophe pour la biodiversité ici », ajoute Thomas Ghestemme, chargé de programme à l’association Manu, qui rappelle que la Polynésie française n’est « pas éligible aux fonds de l’Onu pour la biodiversité ». L’association Manu connaît bien le système de subventions européen ; elle a notamment bénéficié d’une aide du programme BEST en 2015. Une enveloppe de plus de 46 millions de Fcfp délivrée pour la sauvegarde des deux monarques les plus menacés d’extinction de Polynésie française, à Tahiti et à Fatu Hiva. Cela permet de payer une partie des salaires des chargés de programme et des biologistes, du matériel, mais aussi de développer de nouveaux outils de lutte contre les fourmis de feu, qui menacent le monarque de Tahiti, explique Thomas Ghestemme.
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Courir après les financements est « usant », rapporte Thomas Ghestemme, mais cela porte ses fruits : la saison de reproduction du monarque de Tahiti de cette année « est la meilleure qu’on ait eue ». Quinze petits sont nés, et l’association en espère deux de plus, alors qu’en général, il y en a douze par saison.