Comment innover, dans quels domaines, en respectant les objectifs de développement durable ? Plus de 150 acteurs de tous horizons planchent depuis octobre sur la stratégie de l’innovation de la Polynésie française, qui deviendra la feuille de route du Pays pour les prochaines années. Elle permettra notamment de s’adresser aux bailleurs de fonds nationaux et européens pour faire de la Polynésie un poste avancé de la recherche et du développement dans l’économie bleue et verte.
Lundi et jeudi, 150 acteurs institutionnels publics, académiques, privés et associatifs avaient rendez-vous à l’UPF pour construire la stratégie du Pays sur l’innovation, basée sur les objectifs de développement durable. Après une première session en distanciel, en octobre dernier, qui faisait un état des lieux, les rencontres de cette semaine visaient à élaborer les propositions d’actions concrètes, comme l’explique la déléguée à la recherche, Tea Frogier.
Lundi, il était question des domaines dans lesquels la Polynésie française est susceptible d’être concurrentielle par rapport à d’autres territoires, et jeudi les participants se sont intéressés à la « structuration de l’écosystème ».
Au bout de cette démarche de « co-construction », la Polynésie officialisera sa stratégie de l’innovation, une feuille de route pour les prochaines années qui sera soumise à la validation de l’assemblée de la Polynésie. Elle devrait « permettre de rationaliser les investissements publics », dit Tea Frogier, et de postuler à des financements nationaux et européens. « Immanquablement, lorsque les porteurs de projet vont demander des financements à des bailleurs de fonds extérieurs, on va leur demander quelle est la stratégie de la Polynésie. Il est donc essentiel de disposer de ce document. » Les participants ont été « très positifs, très productifs. Je pense qu’on est tous confiants dans notre capacité à pouvoir innover, et surtout à pouvoir accompagner les porteurs de projets », conclut la déléguée à la recherche.
Retrouvez l’interview de Tea Frogier sur Radio1 :
6 domaines d’activités « stratégiques »
|
6 objectifs opérationnels
|
Jean-Christophe Auffray, délégué territorial à la recherche et la technologie : « développer une vraie culture de l’innovation, c’est ce qui manque à l’heure actuelle »
Directeur de recherche au CNRS, Jean-Christophe Auffray est le représentant de l’État en Polynésie française pour ce qui concerne l’innovation. « Les dernières prospectives de ce type datent déjà de presque une dizaine d’années, dit-il, donc il était vraiment important pour la Polynésie de s livrer à une nouvelle prospective et de repenser à son développement. En tous les cas l’État est très en support de cette réflexion, et on l’attend avec beaucoup d’impatience, on y contribue avec enthousiasme. » « Il y a vraiment des domaines dans lesquels la Polynésie a des choses à apporter. Il y a des domaines traditionnels qu’on connaît, la perliculture etc, tout ce qui est lié à l’environnement, à l’ économie de la mer d’une façon générale, et puis les énergies renouvelables. Mais au-delà de ça, je pense qu’il faut développer une vraie culture de l’innovation, c’est ce qui manque à l’heure actuelle. Et la stratégie qui se met en place ne peut qu’être bénéfique pour penser ce développement. » |
Stéphane Renard, Cluster maritime de Polynésie française : « être, encore plus qu’aujourd’hui, la richesse de la Polynésie de demain. »
« Énergies marines renouvelables, exploration des fonds marins, connaissance et cartographie du vivant, moyens de transports, il y a énormément de sujets liés à l’économie bleue qui relèvent d’une vraie dynamique de l’innovation. » « La masse critique (pour pouvoir réellement innover, ndlr) existe déjà dans certains secteurs, dans certains segments. On est important au niveau national dans un grand nombre de secteurs du maritime, il n’y a pas de raison que ça s’arrête de grandir, voire de s’exporter et d’être, encore plus qu’aujourd’hui, la richesse de la Polynésie de demain. » |