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La prison c’est sa maison

Ce mardi le tribunal avait à faire à un sacré « client ». Un habitué des prétoires qui n’a de cesse, à peine libéré de prison, de s’y faire remettre par tous les moyens. C’est en brisant les vitres de deux véhicules, dont l’un appartient à un procureur et l’autre à l’administration judiciaire, qu’il a atteint son but. Il a écopé de deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt.

Ruben, 44 ans, est plutôt du genre costaud et patibulaire. Sa barbe et sa chevelure léonine d’un gris jaunâtre ne font rien pour améliorer cette impression. Installé dans le box des accusés, il toise la salle et ses occupants d’un air dédaigneux. Il baille à s’en décrocher la mâchoire et défie du regard quiconque aurait l’intention de lui apprendre les bonnes manières. À ses côtés, l’agent de la DSP, lui aussi taillé dans la masse, le surveille comme le lait sur le feu. On est en présence d’un dur à cuire, d’un vrai rebelle hermétique à toute autorité.

Condamné à 18 ans de prison pour assassinat

Son casier judiciaire est un condensé de sa vie. En 1996, il est arrêté pour attentat à la pudeur. Deux ans plus tard, il passe devant la cour d’assises pour assassinat et vol et écope de 18 ans ferme. Le reste, jusqu’à sa dernière condamnation en 2017, où il a pris trois ans ferme, n’est que violences, stupéfiants, et destruction de biens publics. Un domaine ou il excelle vu que c’est par ce biais qu’il retourne en prison où il compte bien élire domicile jusqu’à la fin des temps.

« Un frustré aux troubles paranoïaques »

« Irrécupérable pour la société », « profil inquiétant », « ne se projette pas dans l’avenir », « un frustré aux troubles paranoïaques », telles sont les appréciations des diverses personnes, psy et surveillants de prison, qui ont eu affaire à lui. Et ce n’est pas sa prestation du jour qui va les faire changer d’avis.

Sorti de Tatutu le 16 avril, il attend le 23 avril pour se livrer à son sport favori, la destruction de biens publics. C’est la troisième fois qu’il se livre à ce petit jeu pour être remis en prison. Passant derrière le tribunal, comme il s’ennuyait, il brise à l’aide d’un caillou les vitres arrière de deux voitures. L’une appartient à un procureur, l’autre à l’administration judiciaire. Son méfait accompli, il se rend devant la DSP et prend la pose devant les caméras. Interpellé, il explique aux policiers, qu’il s’ennuyait, qu’il « était fiu ».

Durant le rappel des faits, il garde la tête baissée et de temps à autres, il sourit. Il n’a pas d’avocat et n’en veut pas. À chaque question du juge, il lève les yeux au ciel et sa réponse est la même, c’est « non », ou bien il ignore la question.

Le procès, dans ces conditions, est vite expédié : à peine un quart d’heure. Avant de partir délibérer, le juge le questionne pour savoir s’il a quelque chose à ajouter aux réquisitions du procureur, qui réclame 3 ans ferme avec mandat de dépôt : « Non. T’as pas compris ! » Le juge ne se donne même pas la peine de relever sa réponse, et embraye, « Le tribunal se retire pour délibérer ». « Fais vite ! » lui balance alors Ruben. Il a été condamné à 2 ans ferme avec mandat de dépôt. Visiblement ravi, il repart sous escorte, prêt à remettre ça dès sa sortie dans deux ans.

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