ACTUS LOCALESÉCONOMIESANTÉ La quatorzaine rétablie, le couvre-feu bientôt assoupli ? Charlie Réné 2021-02-02 02 Fév 2021 Charlie Réné Le Pays veut profiter de la fermeture des frontières au tourisme par l’État pour « freiner davantage la propagation du virus ». Une quatorzaine sera bientôt obligatoire pour tous les voyageurs arrivant à Tahiti et certaines restrictions sanitaires vont être assouplies à l’intérieur du pays. Le couvre-feu, même s’il pourrait être décalé plus tard dans la soirée, devrait toutefois être maintenu. LIRE AUSSI : Dièse, indemnité, CAES, le nouveau plan de soutien économique du Pays Pas d’opposition, d’approbation ou même de commentaires sur la fermeture des frontières. L’annonce faite vendredi par le premier ministre Jean Castex, et justifiée ce dimanche par Sébastien Lecornu, Édouard Fritch en a seulement pris acte, ce matin, lors d’une conférence où l’ensemble de ses ministres étaient présents. Dès demain, « la Polynésie française ne pourra accueillir aucun touriste quelle que soit sa nationalité », pose le président. Qui rappelle tout de même que le rétablissement des motifs impérieux de voyage depuis et vers la Polynésie « est motivé par une obligation de prévention sanitaire face à la menace des Covid variants qui affectent progressivement et massivement notre planète ». Le Pays ne veut « pas plus de 2 mois » de fermeture Le Pays n’a pas la main sur ces décisions, mais « a été consulté » et émet ses recommandations : « Cette fermeture ne saurait dépasser trois mois. Au-delà, ce ne seront pas les Covid mutants qui nous tueront, mais la crise économique, le chômage et les faillites, insiste le président. Aussi, le gouvernement de Polynésie demandera que cette fermeture dure au maximum 2 mois ». Aucune assurance de l’État dans ce sens : tout dépendra « du contexte international ». Reste maintenant pour le Pays à agir dans ce cadre, et dans la limite de ses compétences, qui incluent la santé. Il s’agit de « profiter de cette période de fermeture » pour « mieux nous protéger et freiner davantage la propagation du virus ». En « intensifiant la vaccination », d’abord. La phase 2 de la campagne, et donc son ouverture aux 60 – 75 ans, pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine, d’après Jacques Raynal qui avoue ne pas avoir une visibilité complète sur les livraisons de vaccins par l’État. Et en consolidant, aussi, les moyens hospitaliers face à une possible reprise épidémique causée par les variants du covid, que l’Institut Malardé peut aujourd’hui détecter. Mais surtout en s’en protégeant. « Au cas où, il y aurait quelques voyageurs relevant d’un motif impérieux, nous exigeons un protocole sanitaire basé sur une quatorzaine » a annoncé Édouard Fritch. Une quatorzaine qui sera effectuée en site dédié à Tahiti et au frais des passagers, qui devront toujours présenter un test RT-PCR négatif pour embarquer et seront de nouveau testés, au douzième jour de leur isolement. Pour organiser des isolements, le Pays loue déjà l’hôtel Tiare Tahiti et l’ancien hôtel Puunui. « S’il y a des besoins, le ministère de la Santé se rapprochera d’un hôtel de la place pour compléter le dispositif » a indiqué la ministre du Tourisme Nicole Bouteau. Certains détails du dispositif restent à être précisés (aménagement pour le personnel navigant, certains personnels médicaux…) et la quatorzaine ne sera pas active dès la fermeture des voyages touristiques, ce mercredi. Aucune date d’entrée en vigueur n’a pour l’instant été annoncée. Discussion avec le Haussariat sur le décalage du couvre-feu La Polynésie forme donc une bulle sanitaire comme l’avait fait, dès le début de la crise, la Nouvelle-Calédonie, qui a évité l’introduction du virus sur son territoire. Sauf qu’au fenua, si l’épidémie est en phase d’accalmie depuis plusieurs semaines, le virus circule toujours activement à Tahiti, Moorea, et dans certaines îles (Bora Bora, Raiatea…). Les autorités ont confirmé 160 cas ces 7 derniers jours et comptent « renforcer le dépistage et le traçage des cas positifs » un peu laissé de côté depuis le pic épidémique de novembre. 28 personnes sont toujours hospitalisées en filière covid du CHPF où un décès de plus a été annoncé aujourd’hui. Impossible, donc, de lever toutes les restrictions sanitaires de peur de voir repartir à la hausse les chiffres de l’épidémie. Le Pays veut tout de même « adapter » le protocole sanitaire « en vue de la reprise prochaine des activités de salles de sports, des salles de spectacles, des salles d’activités artistiques, des rencontres sportives, des expositions et des expo-ventes ». Pas d’indications, donc sur les bars et les discothèques toujours fermées. Quant au couvre-feu, Édouard Fritch estime que son « assouplissement » est l’une des conditions sine qua non pour garantir l’efficacité de mesures de reprise économique annoncées. Un décalage à 22 heures ou plus tard dans la soirée a été proposé au haut-commissaire qui doit s’exprimer avec le président du Pays la semaine prochaine. Mais le couvre-feu ne devrait pas être levé : « Nous ne sommes pas arrivé au stade où le covid ne circule plus, donc il faut continuer à se protéger rien qu’entre nous » explique Édouard Fritch. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)